Algérie Scrutin présidentiel sans enthousiasme

Les électeurs ont boudé les urnes et fait montre d’une désaffection politique sans précédent lors du scrutin présidentiel tenu hier en Algérie. Resté seul en lice après le retrait en bloc de ses rivaux, qui a dérouté les Algériens, M. Abdelaziz Bouteflika devrait être nommé président après un vote sans enthousiasme. L’élection qui est acquise de facto s’est déroulée dans une atmosphère qualifiée «d’irréelle» par nombre de personnes. La soudaineté de la décision de retrait de six personnalités politiques en course pour la présidence, à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, a totalement pris de court les électeurs qui ne savaient pour nombre d’entre eux comment réagir. M. Bouteflika, ancien ministre des Affaires étrangères du président Houari Boumediene, qui passe pour avoir le soutien du pouvoir et de l’armée bien qu’il s’en défende farouchement, a menacé de «rentrer chez lui», si le peuple algérien ne se prononçait pas en sa faveur «avec une grande clarté». Mais malgré un appel télévisé du président sortant, M. Liamine Zéroual, les Algériens ne se sont pas bousculés dans les bureaux de vote.