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Actualités - ANALYSE

Loi de finances - Abstention lors du débat budgétaire Les opposants opteraient pour la résistance passive

Le budget 1999 semble avoir toutes les chances d’être voté à l’unanimité des suffrages exprimés. Car aux dernières nouvelles les opposants comptent bouder les séances de débat. Ou s’abstenir, en cas de présence dans l’hémicycle, de prendre la parole et de voter. Ils se concertent en tout cas intensément à ce sujet, leur choix paraît déjà arrêté, mais ils se réservent encore quelques jours pour officialiser leur décision. Une position originale que l’un d’eux explique en indiquant que «l’usage du droit d’expression, dans la conjoncture actuelle, peut susciter beaucoup de tension. Ce qui provoquerait des retombées négatives sur une situation financière et socio-économique déjà bien difficile». «Nous ne voudrions pas être responsables d’une telle aggravation, dit cette source. Nous nous réclamons donc d’une liberté différente, celle du silence». Et de souligner que «si nous formulions les remarques, les critiques que le projet gouvernemental mérite, nous serions accusés de faire de l’obstruction, voire de la provocation. Personne ne voudrait admettre que nos observations se veulent constructives et sont objectivement justifiées. Nous aurions l’air de boutefeux qui ne se soucient pas de l’intérêt du pays. Nous allons donc nous mettre volontairement sur la touche, pour laisser le gouvernement et le camp loyaliste pleinement responsables de la stratégie retenue. Si d’aventure, ce dont nous doutons bien évidemment, cette politique aboutit à redresser la barre, nous serions les premiers à applaudir le pouvoir. Et sinon, nous l’interpellerions en temps voulu pour lui demander ce qu’il est advenu de ses promesses de réduire l’endettement et le déficit budgétaire comme de relancer l’économie nationale, d’encourager les investissements en stimulant l’emploi». Une perspective de règlement de comptes plutôt lointaine, faut-il dire, puisque le gouvernement étale son effort de redressement sur un plan quinquennal. Réserves de Harb Ces opposants, avant de renoncer à prendre la parole, tirent une dernière volée de flèches en direction du Cabinet qu’ils accusent d’avoir «tranché unilatéralement en matière de politique financière et de fisc, sans consulter personne, sans prendre la peine de recueillir l’avis des anciens responsables qui sont pourtant bien renseignés sur ces problèmes. Le gouvernement n’a donc pas voulu d’un consensus national, là où de toute évidence, il s’imposait. Il a refusé les conseils les plus judicieux, croyant détenir les solutions. Nous pensons pour notre part qu’il se trompe lourdement sur plusieurs points. Il aura donc à en assumer seul la responsabilité, puisqu’il a choisi de faire cavalier seul». Cela étant, l’esprit critique des Libanais vaudra certainement au gouvernement, lors du débat budgétaire, nombre de remarques émanant des rangs même du camp loyaliste. On note ainsi les réserves exprimées d’avance par des membres de la Rencontre nationale à laquelle le président Sélim Hoss appartenait avant d’être nommé chef du gouvernement. L’un des pôles de ce groupement de modérés, M. Boutros Harb, relève ainsi les potentiels effets négatifs de la réduction de 16 à 6 % des taxes sur l’appropriation étrangère. Il rappelle par ailleurs que la Rencontre nationale avait jadis combattu le droit que réclamait l’ancien gouvernement d’émettre des bons du Trésor pour restructurer la dette publique intérieure, droit que le Cabinet actuel réclame à son tour. Mais bien évidemment, les loyalistes vont voter massivement le budget et le plan quinquennal. Il se peut dès lors, si l’abstention de l’opposition se confirme, que le débat ne se prolonge pas trop.
Le budget 1999 semble avoir toutes les chances d’être voté à l’unanimité des suffrages exprimés. Car aux dernières nouvelles les opposants comptent bouder les séances de débat. Ou s’abstenir, en cas de présence dans l’hémicycle, de prendre la parole et de voter. Ils se concertent en tout cas intensément à ce sujet, leur choix paraît déjà arrêté, mais ils se réservent...