Actualités - DISCOURS
Communautés religieuses - Les grecs-orthodoxes ont célébré Pâques dimanche Audeh met en garde contre toute justice sélective
le 13 avril 1999 à 00h00
C’était au tour de la communauté orthodoxe de célébrer Pâques dimanche dernier par des messes officiées dans toutes les régions du pays. C’est l’homélie du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, qui a essentiellement retenu l’attention de l’opinion publique, le prélat ayant mis en garde une fois de plus contre une justice sélective. Il a développé ce thème dans l’église Mar Mitr d’Achrafieh, après la lecture de l’Évangile de Pâques. «Nous ne devons pas commettre l’erreur de sombrer dans un esprit de vengeance. Je répète : quand un homme est jugé, des dizaines d’autres ne le sont pas», a-t-il dit avant de poursuivre : «Nous sommes pour l’application de la discipline mais dans un esprit de justice et de charité. (…) Un gouvernement a tout à fait le droit de juger celui qui l’a précédé. Mais il ne s’agit pas de poursuivre une, deux, trois, quatre ou cinq personnes ; ignorez-vous donc que la corruption n’a épargné aucun secteur de l’Administration ?», s’est-il demandé, tout en affirmant être disposé à fournir des preuves de cette corruption à quiconque la nierait. D’autre part, Mgr Audeh a défendu le droit des responsables spirituels «d’évoquer cette question». S’adressant aux autorités officielles, le métropolite a déclaré : «Nous le répétons pour la énième fois : vous avez raison dans ce que vous faites. Mais la loi ne doit pas transformer l’homme en robot», a-t-il affirmé avant d’ajouter : «Pouvez-vous nous dire pourquoi nous ne disposons pas d’un manuel qui nous permette de connaître notre histoire en détail ? Pour quelle raison les personnes déplacées n’ont pas encore pu réintégrer leurs foyers ? Est-ce notre faute et celle du clergé ? Est-ce encore parce que nous nous mêlons de politique ?», s’est demandé Mgr Audeh. Le métropolite grec-orthodoxe a poursuivi son homélie en ces termes : «Je prie Dieu de bénir quiconque œuvre pour le retour de la personne déplacée, pour l’application de la justice et la libération de l’innocent». Dans ce cadre, Mgr Audeh a souhaité que soit définitivement abolie la mentalité en vertu de laquelle les hauts responsables demeurent intouchables. À Saïda, l’évêque Élias Kfoury a célébré l’office divin dans l’ancienne église de l’évêché en présence d’une foule de fidèles. Il a évoqué dans son homélie le problème de ceux qui désertent les rangs de l’Armée du Liban-Sud. «Où iront-ils pour échapper à leur douloureuse situation ?», s’est-il interrogé, avant de poursuivre : «D’aucuns parmi eux réintègrent le giron de l’État, mais se heurtent alors à des lois obsolètes». La solution, selon le prélat, est de «promulguer une loi d’amnistie générale» qui permettrait à ces déserteurs de quitter l’ALS sans être inquiétés par les autorités légales. Partout dans le pays, notamment à Batroun, dans le Koura, à Rachaya, à Balamand et à Zahlé, les prélats et prêtres grecs-orthodoxes ont célébré des messes à l’occasion de Pâques.
C’était au tour de la communauté orthodoxe de célébrer Pâques dimanche dernier par des messes officiées dans toutes les régions du pays. C’est l’homélie du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, qui a essentiellement retenu l’attention de l’opinion publique, le prélat ayant mis en garde une fois de plus contre une justice sélective. Il a...
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