Yougoslavie - Plan de paix proposé par le secrétaire général de l'Onu Annan entre en scène (photo)

Plus déterminés que jamais à faire plier Slobodan Milosevic, les alliés vont encore intensifier aujourd’hui leur action militaire avec le lancement de l’opération Abri allié en envoyant des troupes en Albanie. Pour afficher leur unité, les chefs de la diplomatie des 19 pays de l’Otan se sont réunis hier pour faire le point 20 jours après le début de l’opération Force alliée. Leur message a été clair : les frappes de l’Otan vont se poursuivre, jusqu’à ce que Milosevic accepte les conditions de la communauté internationale. Cependant, parallèlement à la force, l’Alliance tente également d’ébaucher un scénario de règlement diplomatique à la crise qui devrait remettre au premier plan l’Onu et la Russie. Un règlement dont l’urgente nécessité se fait sentir chaque jour un peu plus, puisque environ 760 000 personnes auraient déjà été déplacées depuis le début de la confrontation et que l’épuration ethnique se poursuit, mais à une échelle, il est vrai, un peu plus réduite. Après Bill Clinton, qui a estimé qu’il faudrait «étouffer le conflit dans l’œuf», Kofi Annan, qui a annoncé un plan de paix prévoyant l’arrêt des bombardements, le retrait des troupes yougoslaves du Kosovo et le retour des réfugiés «internationalement garanti», s’est déclaré prêt «à discuter» avec le président Milosevic auquel il a déjà transmis un message écrit et des pistes sont envisagées pour amener Moscou à s’associer à une force internationale qui serait déployée dans la province. D’autant plus que la Yougoslavie a annoncé hier par la voix de son ambassadeur à Moscou, Borislav Milosevic, frère du chef de l’État yougoslave, qu’elle ne négociera pas directement avec l’Otan ou les nations du Groupe de contact mais qu’elle accepterait une médiation de la Russie. Toutefois, le président russe Boris Eltsine vient de réaffirmer, lors d’un entretien téléphonique avec Jacques Chirac, que la Russie maintient sa position quant à la nécessité d’un arrêt immédiat des bombardements de l’Otan comme préalable à la reprise des négociations.