Budget - Les mesures fiscales généralement bien accueillies La CGTL, seule voix discordante

La Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) était pratiquement la seule voix discordante dans un concert plutôt favorable au projet de budget approuvé mercredi par le Conseil des ministres. Réunie hier en session extraordinaire sous la présidence de M. Élias Abou Rizk, la direction de la centrale syndicale a estimé que les taxes supplémentaires prévues dans le cadre des recettes par le projet de loi de finances vont accabler les classes les plus défavorisées. La CGTL a d’ores et déjà prévu d’organiser deux manifestations, pour la première fois depuis le rétablissement par le gouvernement du droit à manifester. Le premier rassemblement aura lieu le 21 avril à Barbir et les manifestants prévoient de se diriger vers le siège du Conseil des ministres, place du Musée. Le deuxième doit avoir lieu le jour même où la Chambre entamera l’examen du projet de budget. La décision de la CGTL de recourir à l’escalade contraste avec les réactions positives enregistrées hier dans les différents milieux politiques et parfois même économiques. Le député Ahmed Soueid, un proche du président Nabih Berry, a déclaré hier que la majoration du prix de l’essence décidée par le gouvernement «reste dans les limites du raisonnable». L’ancien président du Conseil, M. Rafic Hariri, rentré hier à Beyrouth après une visite en Arabie séoudite puis en Syrie, a pour sa part refusé, lors d’un entretien téléphonique avec notre journal, de commenter le projet du budget ainsi que le rapport de la Cour des comptes qui le met en cause dans l’affaire des fonds municipaux. Même silence du côté des ténors de l’opposition, comme le député Walid Joumblatt. Ce dernier s’est d’ailleurs réuni hier avec M. Hariri en présence du député Marwan Hamadé et de M. Ghazi Aridi. Rien n’a filtré sur la teneur des entretiens.