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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Appels à l'union v/s chasse aux sorcières Les instances religieuses relèvent l'inconséquence du Cabinet

Le chef de l’État invite expressément opposants et loyalistes à s’unir pour lutter contre la récession. Le président du Conseil se dit surpris par le climat politique empoisonné. Et pendant ce temps des commandos de ministres et autres partisans du pouvoir en place prennent d’assaut les médias. Pour mieux traquer le régime précédent et promettre, le couteau entre les dents, que les poursuites iront jusqu’au bout, que l’on continuera à ouvrir des dossiers. Notant les contradictions entre l’attitude des présidents et la campagne de leurs fidèles, un pôle religieux de l’Est se demande «s’il n’y a pas rupture entre la direction et la base». Et souligne que «le double langage, volontaire ou non, ne peut que miner la confiance des gens dans le nouvel État». Pour ce prélat, «il ne fait aucun doute que le legs dont le nouveau pouvoir hérite est très lourd. Il est donc normal que le président de la République invite les Libanais à s’unir pour mieux porter ensemble le fardeau». «Les efforts de ceux qui disposent de moyens, dans tous les secteurs, doivent se conjuguer, selon lui. Non seulement parce que c’est pratiquement indispensable si l’on veut redresser la barre peu à peu. Mais aussi, mais surtout, pour que ce ne soit pas le Libanais ordinaire qui paie les pots cassés, en subissant tout à la fois de nouveaux impôts et une flambée des prix». Cette personnalité souligne qu’à partir du moment «où la responsabilité comme l’effort sont partagés, toute mesure pourrait être adoptée sans provoquer de grogne populaire. Les Libanais consentiraient alors volontiers tous les sacrifices pour permettre l’assainissement des finances publiques, la réduction du déficit budgétaire et de l’endettement si pesant de l’État libanais. Ils auraient en effet l’espoir, sinon la certitude, qu’au bout de quelques années, le pays serait dégagé de l’ornière, reprendrait son essor économique et pourrait prospérer». Vœux pieux La source citée souligne ensuite que «de toute évidence, c’est le camp du pouvoir qui a le plus intérêt à enterrer la hache de guerre. Car s’il ne réalise pas l’union sacrée autour du thème du sauvetage économique, il aurait à assumer seul les conséquences politiques d’éventuelles décisions de surtaxes qui ne seraient pas bien accueillies par la population. Qui se rangerait plutôt alors du côté des opposants. Et ces derniers, ironie du sort, se trouveraient en position d’exploiter les fautes de gestion que certains d’entre eux ont commises par le passé, pour reprocher au gouvernement sa manière de traiter un problème financier qu’ils lui ont eux-mêmes laissé !» Le dignitaire religieux rappelle ensuite que «généralement, lorsqu’un pays traverse une phase difficile, ses composantes politiques ou sociales se mettent d’accord pour geler tous les conflits internes et travailler ensemble au salut commun. C’est l’instinct de survie grégaire qui joue alors et il est naturellement facteur de solidarité nationale. Cette tendance est même affinée dans les pays évolués où certaines questions, relevant par exemple de la défense ou de la politique internationale, font l’objet d’une ligne consensuelle permanente». «Pour l’heure et ici même, enchaîne cette personnalité, il est clair qu’il n’est toujours pas question de réaliser l’entente nationale voulue par Taëf à travers un gouvernement de réconciliation nationale. On peut le regretter, mais on peut aussi paver utilement la voie à une telle victoire de la coexistence en mettant au point un arrangement de coopération générale pour le traitement des priorités économiques et financières du pays. La lutte contre la corruption est nécessaire, certes, mais elle ne doit pas entraver le sauvetage économique en empoisonnant le climat politique. À quelque chose malheur peut être bon. La crise, si elle devait permettre un pacte politique tacite de trêve en même temps qu’un plan financier commun, aurait doublement servi le pays». En pratique cependant, on le constate à travers les développements d’une actualité politique plus heurtée que jamais, ces souhaits de prélat ne sont que des vœux pieux.
Le chef de l’État invite expressément opposants et loyalistes à s’unir pour lutter contre la récession. Le président du Conseil se dit surpris par le climat politique empoisonné. Et pendant ce temps des commandos de ministres et autres partisans du pouvoir en place prennent d’assaut les médias. Pour mieux traquer le régime précédent et promettre, le couteau entre les dents, que...