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Actualités - CHRONOLOGIE

Fonds municipaux - L'affaire pourrait être classée Tendance à l'apaisement avant le débat budgétaire

Coupant court aux spéculations et aux surenchères concernant les suites de l’affaire des fonds municipaux dans laquelle MM. Rafic Hariri, Fouad Siniora, Hagop Démerdjian et Bassem el-Sabeh ont été mis en cause, des sources judiciaires autorisées n’ont pas écarté la possibilité que le dossier soit classé par la justice. Ces propos, mais aussi ceux que le président de la Chambre M. Nabih Berry a tenus place de l’Étoile, s’inscrivent de toute évidence dans le cadre des tentatives d’apaisement, menées en prévision du débat budgétaire qui ne doit pas tarder à commencer au Parlement. Le climat politique s’est particulièrement envenimé comme on le sait à la suite de la publication du rapport de la Cour des comptes concernant des infractions ayant entraîné le détournement des fonds dus initialement aux municipalités. Addoum à Baabda Le procureur de la République a été reçu dans la matinée au palais de Baabda par le président Émile Lahoud. Plus tard dans la journée, des sources judiciaires ont indiqué que le magistrat entamera l’enquête préliminaire dans l’affaire des fonds municipaux seulement si les faits relevés dans le rapport sont de nature pénale ou si des soupçons pèsent sur les personnes citées par la Cour des comptes. Le magistrat, qui a reçu mardi le rapport mettant en cause MM. Hariri, Siniora, Démerdjian et Sabeh, s’est donné une semaine pour étudier le document et tirer ses conclusions. Hier, il a parcouru les chapitres les plus importants du rapport formé de 157 pages. Si M. Addoum constate au terme de l’examen du texte l’absence de faits entraînant une responsabilité pénale, l’affaire sera classée. Au cas où, au contraire, les faits relevés dans le rapport seraient accablants, le procureur général engagera immédiatement des poursuites à l’encontre des personnes concernées. Selon les mêmes sources, s’il apparaît que les fonds destinés aux municipalités ont été dépensés à des fins publiques, il ne sera pas possible de parler d’infraction. Même son de cloche place de l’Étoile où l’on attend toujours les conclusions du parquet de la Cour de cassation. Cité par les députés qu’il a reçus hier, M. Berry a indiqué que si les faits signalés dans le rapport entraînent une responsabilité pénale, le parquet se doit de demander à la Chambre la levée de l’immunité parlementaire de MM. Hariri, Démerdjian et Sabeh. Le bureau de la Chambre et la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice tiendront alors une réunion conjointe pour examiner la demande et les faits reprochés aux trois députés. S’il s’agit, en revanche, d’actes entraînant une responsabilité administrative, le Parlement se saisira alors du dossier. Comme quoi, rien n’est dit d’avance, insiste le chef du Législatif qui prend toujours soin de ne pas commenter l’affaire des fonds municipaux. Ses efforts sont pour le moment concentrés sur les préparatifs du débat budgétaire. Depuis son retour à Damas, le président de la Chambre, qui a conféré hier avec le président Lahoud, s’efforce d’assainir le climat politique en prévision de l’examen du projet de budget en commissions. Selon ses proches, il est primordial, étant donné l’influence de la loi de finances sur la vie économique, que l’examen du projet ne serve pas de prétexte à des surenchères politiques et à des échanges acerbes entre les courants loyalistes et opposants à la Chambre. Médiation De sources proches de M. Berry, on a confirmé que le chef du Parlement est engagé dans une sorte de médiation entre le pouvoir et ses détracteurs. Les députés reçus place de l’Étoile n’ont guère été loquaces, insistant seulement sur la nécessité d’un assainissement du climat politique avant l’examen du projet de budget. Selon ces parlementaires, M. Berry a affirmé que les échanges acerbes «ne servent personne et sont particulièrement préjudiciables pour le pays». Le chef du Législatif a insisté essentiellement devant ses visiteurs sur le fait que la situation est «délicate» sur le plan socio-économique, et que tous les courants politiques doivent «conjuguer leurs efforts pour trouver des solutions efficaces aux problèmes qui se posent». Selon M. Berry, c’est parce que la conjoncture est délicate qu’il s’emploie «personnellement à assurer le climat propice à une détente». Le chef du Parlement n’en a pas moins été critique à l’égard des détracteurs du régime. Ses propos masquaient un certain reproche à l’égard de l’opposition qu’il a invitée à «réagir positivement à la transparence qui marque l’attitude du régime vis-à-vis des problèmes posés». Ils constituent aussi un message à l’adresse de cette même opposition que M. Berry a également invité à «s’exprimer dans le cadre des institutions». «C’est mieux. C’est même plus utile que le recours aux médias ou au brouillage», a-t-il dit, après avoir fait remarquer que chaque partie politique est représentée par un bloc parlementaire. L’ancien chef du gouvernement «Rafic Hariri, qui fait aujourd’hui partie de l’opposition, est le président du deuxième plus grand bloc parlementaire», a-t-il rappelé, toujours cité par ses visiteurs. À M. Walid Joumblatt qui lui exprimait son opposition à une surtaxe sur l’essence, M. Berry a conseillé de relancer directement le ministre des Finances ou celui de l’Économie pour leur exprimer son point de vue. M. Joumblatt a appelé le président de la Chambre au téléphone pour l’informer qu’il s’oppose à un relèvement du prix du carburant.
Coupant court aux spéculations et aux surenchères concernant les suites de l’affaire des fonds municipaux dans laquelle MM. Rafic Hariri, Fouad Siniora, Hagop Démerdjian et Bassem el-Sabeh ont été mis en cause, des sources judiciaires autorisées n’ont pas écarté la possibilité que le dossier soit classé par la justice. Ces propos, mais aussi ceux que le président de la...