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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - L'Etat hébreu apprécie également le jumelage L'occupant lie le Sud au Golan à cause de l'eau

Le Liban défend des pieds et des poings depuis quelque temps la théorie d’un jumelage Sud-Golan. Une abnégation remarquable, si l’on considère la situation sur le terrain, les sacrifices consentis, l’état de la résistance dans l’une et l’autre de ces deux régions spoliées.Le problème, sur le plan objectif, c’est qu’Israël trouve lui aussi son intérêt dans une telle association. Car elle lui offre un prétexte pour garder le Sud comme le Golan. Et continuer à exploiter leurs richesses hydrauliques. «On sait, en effet, qu’Israël, dit un ancien ambassadeur, a de sérieux problèmes d’eau, comme tous les pays de la région. Il en a tellement besoin que dernièrement, il a foulé aux pieds les accords conclus avec les Jordaniens, pour s’approprier une plus grande part du Jourdain». «Il y a donc très longtemps, comme ne cesse de le souligner M. Raymond Eddé, que les visées d’Israël sur les eaux arabes sont connues, poursuit ce diplomate. En 1984, un expert américain de Harvard avait démontré dans une volumineuse étude technique qu’Israël tirait la moitié de son potentiel hydraulique des territoires conquis en 67 puis en 78. Ce spécialiste, Tom Shauffer, précisait que le pompage israélien en eau potable comme en eaux d’irrigation pour l’extension des terres arables ou pour les implantations de colonies de peuplement s’articulait principalement autour de trois points : – La Cisjordanie, dont les nappes phréatiques sont considérables, donnant par an plus de 200 millions de mètres cubes. – Le Jourdain, fleuve dont les sources et les confluents sont essentiellement situés en Syrie et au Liban, sur le Golan et sur les contreforts du mont Hermon. – Le Litani, fleuve purement libanais. Après le rejet en 1953 du plan de partage Johnson par les Arabes comme par Israël, ce dernier s’est mis à guigner les eaux du Wazzani et du Hasbani libanais autant que celles du Jourdain. Il y a tout lieu de craindre dès lors qu’Israël refuse de restituer le Golan et le Sud. Et qu’il n’envisage un retrait qu’après avoir arraché un accord sur un partage des eaux le favorisant. D’autant qu’Israël a élaboré des plans économiques pour les années à venir prévoyant la “verdification” et le peuplement du désert du Néguev. Il lui faut donc beaucoup d’eau et, dans la région, cet élément vital est rare». Efforts diplomatiques Une source américaine enchaîne en soulignant que «la politique à long terme sur laquelle s’accordent travaillistes et Likoud veut qu’Israël attire sur son territoire le plus grand nombre possible de juifs de la diaspora. Il lui faut donc impérativement à cette fin disposer d’espace et d’eau. Cet objectif est au moins aussi important à ses yeux que sa sécurité ou sa domination militaire». L’eau, est-il besoin de le souligner, représente sans doute un facteur qui rend difficile la conclusion d’un accord global dans une région qui en manque terriblement. On voit ainsi les complications que ce problème provoque au niveau des relations entre de multiples États voisins comme la Turquie, la Syrie et l’Irak, pour ne citer qu’eux. Certains soutiennent même que le problème s’aggravant naturellement d’année en année pourrait finir par provoquer nombre de guerres, ou une explosion généralisée qui n’épargnerait personne. Mais en fait, de sérieux efforts diplomatiques sont déployés partout pour des arrangements et des partages raisonnables. Sauf du côté du volet Sud-Golan, le Liban et la Syrie ayant refusé comme on sait de participer aux négociations multilatérales sur l’eau avant la conclusion des négociations bilatérales sur l’occupation du sol.
Le Liban défend des pieds et des poings depuis quelque temps la théorie d’un jumelage Sud-Golan. Une abnégation remarquable, si l’on considère la situation sur le terrain, les sacrifices consentis, l’état de la résistance dans l’une et l’autre de ces deux régions spoliées.Le problème, sur le plan objectif, c’est qu’Israël trouve lui aussi son intérêt dans une telle...