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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Interventions de Neematallah Abi Nasr et Mohsen Slim à l'Usek Naturalisation et implantation, une double menace

«Le Liban entre naturalisation et implantation» était le thème d’une conférence donnée hier à l’Université Saint-Esprit de Kaslik par MM. Neematallah Abi Nasr, président du Parti démocrate chrétien et ancien secrétaire, général de la Ligue maronite et Mohsen Slim, ancien député de Beyrouth et président du Comité de défense de la Constitution et des droits de l’homme. Me Abi Nasr a défini les conditions nécessaires pour l’acceptation de la candidature de toute personne demandant la nationalité dans un pays et les critères qui relèvent de l’intérêt de ce pays. Il a rappelé que «la densité démographique du Liban est de 411 personnes par kilomètre carré», et que «beaucoup de terrains ont été vendus récemment à des étrangers, dont 1 046 en août et septembre, 582 d’entre eux à des Palestiniens». Me Abi Nasr a ensuite évoqué la forte émigration de Libanais, la proportion d’étrangers au Liban qui atteint les 29,5 %, la main-d’œuvre étrangère qui est de 34 %, les déplacés qui représentent 25 %, le taux de chômage qui est de 27 %. «Dans une telle situation, peut-on envisager une loi laxiste sur la naturalisation ?», s’est-il demandé. D’où, selon lui, le refus de l’implantation crié sur toutes les tribunes internationales par le président de la République. Me Abi Nasr a rappelé que «sous l’ancien régime, une commission ministérielle chargée d’étudier une loi sur la naturalisation avait été surprise par l’adoption d’un décret à des fins politiques». Mais sous le mandat actuel, note-t-il, les nouvelles demandes sont gelées en raison du pourvoi, pour l’annulation du décret, soumis au Conseil d’État. De même, a-t-il rappelé, le nouveau texte sur les naturalisations est actuellement réexaminé par le gouvernement à la demande de milieux qui y sont opposés. «Le nombre de Palestiniens au Liban selon des chiffres officieux est de 428 531, mais il serait de l’ordre de 463 780», a poursuivi Me Abi Nasr. «Le Liban peut-il supporter ce nombre ?». Il a considéré que «la revendication de droits civiques aux Palestiniens est en fait une implantation déguisée tant que l’État libanais n’aura pas réussi à contrôler les camps». Un complot, dès le départ «Depuis que le Liban existe, un complot est dirigé contre lui», a noté pour sa part Me Slim, en introduction à son intervention. «Le Liban doit donner la priorité à la préservation de l’équilibre entre ses communautés quand il a une superficie si réduite et une population si nombreuse», a-t-il estimé. «L’équilibre entre les Libanais n’est pas seulement une question de nombre, mais les chiffres peuvent avoir des conséquences sur l’instauration d’un déséquilibre». Me Slim a fait remarquer que les Palestiniens au Liban constituent 15 % de la population résidante alors qu’ils ne représentent que 2,5 % de la population en Syrie. En ce qui concerne la présence armée des Palestiniens au Liban, il a souligné qu’«un pays qui se considère souverain doit avoir un contrôle sur l’ensemble de ses terres». «Tous les Libanais se déclarent hostiles à l’implantation», a-t-il poursuivi. «Mais alors d’où viennent ces armes qui sont en possession des Palestiniens et pourquoi leur sont-elles remises ?» Par ailleurs, il s’est déclaré étonné de la duplicité de la direction Palestinienne au Liban et à l’étranger. «Le pire est que beaucoup de Libanais se déclarent hostiles à l’implantation alors qu’ils la souhaitent secrètement», a-t-il dit. Abordant le sujet de la nouvelle loi sur la nationalité, Me Slim a déclaré : «J’ai bien peur que ce texte ne respecte pas l’équilibre du Liban. Comment devons-nous faire face au danger de l’implantation ? En préparant une loi qui absorbe les Palestiniens qui resteront sur le territoire ou en faisant échouer ce complot ?». Outre l’implantation des Palestiniens, Me Slim a exprimé sa crainte envers un autre phénomène, «l’implantation économique de la grande communauté syrienne au Liban». Sans minimiser les relations spéciales entre le Liban et la Syrie, il a considéré que «la question des ouvriers syriens qui travaillent sans aucun cadre légal et parfois hors la loi mérite d’être traitée avec sérieux et franchise, sinon la présence de ces Syriens au Liban finira par faire naître chez les Libanais des sentiments de frustration pareils à ceux qu’ils ont ressenti un jour envers les Palestiniens». À signaler que de nombreuses personnalités politiques ont assisté à la rencontre à l’Usek et l’affluence était telle que de nombreuses personnes n’ont pas trouvé place dans la salle de conférences.
«Le Liban entre naturalisation et implantation» était le thème d’une conférence donnée hier à l’Université Saint-Esprit de Kaslik par MM. Neematallah Abi Nasr, président du Parti démocrate chrétien et ancien secrétaire, général de la Ligue maronite et Mohsen Slim, ancien député de Beyrouth et président du Comité de défense de la Constitution et des droits de l’homme. Me...