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Actualités - ANALYSE

Liban-Sud - Le retrait pourrait prendre des formes variées Le pouvoir invité à préparer des plans pour chaque éventualité

Un ancien responsable, très versé en politique comme en diplomatie, s’inquiète de constater que le pouvoir actuel «ne se prépare pas assez bien pour le test si important du retrait israélien. Jusqu’à il y a deux ou trois semaines, certains dirigeants déclaraient d’ailleurs que ce retrait, ils n’y croyaient pas. Il a fallu que les Américains et les Français, que Barak venait de relancer, confirment la ferme intention de départ israélien pour que ces sceptiques changent d’avis. Sans pour autant se mettre en train pour traiter les différents cas de figure qui peuvent se présenter sur le terrain. Tout ce que les responsables nous apprennent, c’est qu’ils n’enverront pas l’armée. Une décision sans doute justifiable mais quand même assez bizarre en termes constitutionnels. Car, en dépêchant les gendarmes pour faire face à l’ennemi tout en laissant l’armée s’occuper de l’ordre intérieur, on inverse les rôles et il faudrait peut-être inviter ces forces régulières à échanger leurs dénominations…». «Or, enchaîne cette personnalité, le gouvernement se trouve confronté aux éventualités suivantes, sans être prêt pour les parer toutes : – Barak pourrait appliquer un programme d’évacuation étalé sur plusieurs mois afin de tester les réactions du Liban et de la Syrie. Et de continuer à disposer d’une carte de pression sur eux dans le cadre des négociations de paix. Ce serait un repas à la carte : Israël choisirait les sites où il laisserait des vides à combler. En jouant de la sorte sur les risques de troubles entre fractions rivales. Car, en bien des endroits, les gendarmes ne pourraient pas contrôler le terrain. Tout n’est pas en effet aussi facile dans l’enclave que dans la région de Jezzine où la décision de ne pas envoyer l’armée n’a pas eu d’effets négatifs. Pour la bonne raison que la population y est homogène. Dans la bande frontalière par contre, il y a au moins trois parties virtuellement opposées : le mouvement Amal, le Hezbollah et les lahdistes. Et on ne parle pas des partis progressistes ou encore des Palestiniens… De plus, comment voulez-vous que les gendarmes soient en mesure d’empêcher les actions des intégristes contre la Galilée pendant ou après le retrait ? Comment prévenir de dures frappes israéliennes visant notre infrastructure ? Cela ne peut se faire que si la Syrie prend sur elle de réfréner les fondamentalistes. Mais on ne voit pas pourquoi elle accepterait de le faire alors qu’ils lui servent de carte primordiale dans ses efforts de récupérer le Golan. Comme on voit mal nos dirigeants solliciter avec succès la compréhension de leurs tuteurs, le seul moyen reste l’action diplomatique en direction des Américains, qui peuvent faire entendre raison aussi bien aux Israéliens qu’aux Syriens. Mais cette campagne diplomatique, on n’en voit toujours rien. Pour tout dire, l’impréparation actuelle de nos responsables risque d’aider les catastrophes à se produire. Sans arrangement préalable, impliquant la Syrie et Israël, des troubles ne pourraient être évités pendant ou après le retrait. Et ne pas envoyer l’armée dans ces conditions, c’est faillir à un devoir d’État, comme de simple humanité. – Israël pourrait opérer un retrait soudain, très rapide, comme le bruit en court d’ailleurs. Pour poser un brusque problème global, et non plus des difficultés perlées, aux autorités locales ainsi qu’aux Syriens. Dans ce cas encore plus que dans celui de retraits régionaux successifs, il paraît évident que la solution adoptée pour Jezzine ne conviendrait pas. Si des forces consistantes ne sont pas immédiatement déployées, si des mesures de black-out ne sont pas appliquées par des unités militaires capables de se faire respecter, ce serait l’anarchie, peut-être l’explosion généralisée sur le plan intérieur. Et plus gravement sans doute, il y aurait, au terme des représailles israéliennes, à payer le prix de la poursuite des actions de la Résistance qui voudrait obtenir aussi le retrait du Golan. Une option qui s’inscrit sans le cadre du jumelage des deux volets. Mais dans ce même cadre, nos responsables devraient rappeler à leurs partenaires le pacte de défense commune signé en 1991. Le feraient-ils ? – Enfin, Israël pourrait accepter de se soumettre à la 426, qui est le décret d’application de la 425. Les autorités libanaises, que cette éventualité devrait combler d’aise, ne la recherchent pourtant pas d’une manière concrète. À preuve qu’elles ne disent toujours pas si elles accepteraient la constitution d’une nouvelle force multinationale d’interposition que cette application devrait impliquer. Et aucune réponse n’a été faite aux Français qui ont indiqué qu’ils seraient prêts à envoyer un nouveau contingent si on le leur demande».
Un ancien responsable, très versé en politique comme en diplomatie, s’inquiète de constater que le pouvoir actuel «ne se prépare pas assez bien pour le test si important du retrait israélien. Jusqu’à il y a deux ou trois semaines, certains dirigeants déclaraient d’ailleurs que ce retrait, ils n’y croyaient pas. Il a fallu que les Américains et les Français, que Barak venait de...