Sécurité - Remous à Gaza après l'arrestation des deux responsables du Fateh On cherche à nous provoquer, affirme l'Autorité palestinienne (photo)

L’Autorité palestinienne a condamné hier l’arrestation des deux dirigeants du Fateh, Khaled Aref, commandant du mouvement à Saïda, et Khaled el-Chayeb, responsable pour l’est du Liban. «L’arrestation est injustifiée», a déclaré à Gaza le secrétaire du gouvernement Ahmed Abdelrahmane, accusant «certaines parties» libanaises, sans les nommer, de «chercher à provoquer les Palestiniens». Il a rappelé la condamnation à mort du responsable du Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, et «le blocus imposé aux camps de réfugiés palestiniens» dans le pays. Aboul Aynaïn est persuadé pour sa part de l’innocence des deux responsables arrêtés. «Notre position est claire quant à l’arme palestinienne. Elle se trouve dans des mains sûres, à la disposition des deux armées libanaise et syrienne, et ce jusqu’à la disparition de l’occupation et le retour en Palestine», a-t-il ajouté en réaction à l’arrestation de Khaled Aref et Khaled el-Chayeb. Selon lui, cette dernière mesure a «une signification politique évidente». «Nous avons affirmé à plusieurs reprises notre refus catégorique de toute forme d’implantation et d’exode du peuple palestinien», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Or ces pressions aux visées politiques claires aboutissent en fin de compte à un exode systématique du peuple palestinien, des camps du Sud en particulier». Pour Aboul Aynaïn, la capture des deux responsables du Fateh est la preuve de la partialité de la justice libanaise et s’inscrit dans le cadre d’une campagne contre le commandement de l’OLP au Liban. Quoi qu’il en soit, Aboul Aynaïn ne veut pas «anticiper la décision de la justice». «Nous attendrons son verdict dans cette affaire, sachant que nous sommes certains de l’innocence de nos camarades», a-t-il conclu. Le responsable du mouvement au camp de Aïn el-Heloué, Mounir Makdah, est également convaincu de l’innocence de Khaled Aref et Khaled el-Chayeb. «Sultan Aboul Aynaïn nous a donné des instructions pour veiller au calme à l’intérieur du camp et éviter tout problème avec notre environnement», a-t-il dit. Selon lui, «l’ouverture du dossier palestinien dans ces conditions et dans ces circonstances aboutira à l’implantation que nous rejetons ainsi que tout projet de naturalisation». Mounir Makdah estime enfin que l’absence de la Syrie et du Liban de la table des négociations multilatérales ainsi que l’occupation du Sud n’aident guère à un règlement du problème.