Nazareth - Le Saint-Siège accuse l'Etat hébreu de semer la discorde entre chrétiens et musulmans Bras de fer entre le Vatican et Israël (photos)

Un bras de fer s’est engagé hier entre le Vatican et Israël dans l’affaire de la mosquée de Nazareth, rappelant les moments difficiles des relations entre le Saint-Siège et l’État hébreu, et qui risque de mener à une véritable crise. Le Vatican a ainsi accusé le gouvernement israélien de semer la discorde entre chrétiens et musulmans en autorisant la construction d’une mosquée jouxtant la basilique de l’Annonciation à Nazareth, dans le nord d’Israël. Cédant aux pressions des islamistes et soucieux en même temps de ne pas compromettre la célébration du Jubilé chrétien de l’an 2000, prévue par le pape également en Terre sainte, Israël a autorisé la construction de cette mosquée, mais en imposant deux restrictions. La construction ne pourra pas débuter avant 2001, après les fêtes du Jubilé, et la mosquée ne sera érigée que sur une partie du terrain (700 m2 sur 2 000 m2) réclamé par les islamistes. Ces derniers avaient semblé s’accommoder de ces restrictions, mais ils ont mis hier Israël – qui a laissé faire – et les Églises chrétiennes devant le fait accompli, en posant la première pierre de la mosquée, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté 3 000 fidèles musulmans. Le Vatican, solidaire des Églises chrétiennes, a cru pouvoir hausser le ton en s’appuyant sur la déclaration du Conseil supérieur islamique de Jérusalem, instance liée à l’Autorité palestinienne et qui s’est officiellement opposé dimanche à la construction de cette mosquée. Au Liban, les étudiants de l’Université du Saint-Esprit de Kaslik ont organisé hier un sit-in sur le campus de l’établissement universitaire en signe de solidarité avec les chrétiens de Nazareth.