Anniversaire - Harb : notre allégeance est allée aux communautés plutôt qu'au Liban La fête du Drapeau célébrée dans toutes les écoles (photo)

Les jeunes libanais ont célébré hier la fête du Drapeau et de l’Indépendance quelques jours avant l’échéance en raison du long week-end qui coïncide avec les deux fêtes. Des drapeaux ont été hissés et des portraits du président de la République Émile Lahoud suspendus dans nombre d’établissements scolaires et universitaires publics. Chaque école a célébré l’événement à sa façon : certains élèves des établissements officiels de la capitale ont été ainsi invités à visiter la gendarmerie de Beyrouth où ils se sont informés du rôle et de la tâche des Forces de sécurité intérieure ; dans d’autres établissements, des discours prononcés à cette occasion ont mis l’accent sur l’importance de ces deux fêtes et sur la mission de l’armée. Au lycée Nahr Ibrahim et pour la troisième année consécutive, les écoliers ont célébré la fête du Drapeau. À cette occasion, les élèves des classes terminales ont rappelé que «reconstruire, c’est aussi retrouver et préserver sa mémoire», ajoutant : «À la veille du troisième millénaire, nous ne regardons que le futur. Nous, piliers de la nouvelle génération, nous devons nous montrer fidèles à l’ambition de notre pays et participer activement à l’entreprise de reconstruction qui forgera notre avenir». Après une dabké exécutée par les jeunes de 6e, M. Jacky Cunisse, proviseur du lycée, s’est adressé à l’assemblée, déclarant : «Pour les jeunes adultes que sont nos plus grands élèves, le drapeau est aussi l’emblème d’une nation et de son unité. Il représente les valeurs dans lesquelles chaque citoyen se reconnaît et pour lesquelles il veut s’investir. Il concrétise le sentiment d’appartenance». M. Cunisse a conclu : «Une fois, une seule fois par an, nous sommes tous réunis, ensemble dans un même lieu, autour du drapeau. À cette occasion, je formule le vœu pour chacun d’entre vous que ce sentiment d’appartenance à un même peuple et cette volonté de dépassement de soi deviennent aujourd’hui et pour toujours porteurs de joie et de bonheur. Uniquement de joie et de bonheur». Invité à prendre la parole au collège des sœurs antonines de Roumieh, le député Boutros Harb a toutefois estimé que ces deux fêtes resteraient vides de sens «tant que le Liban n’a pas encore obtenu sa véritable indépendance». Il a notamment rappelé qu’en sa qualité de ministre de l’Éducation, il avait été à l’origine de la fête du Drapeau. «En réalité, a ajouté M. Harb, nous ne pouvons pas continuer à vivre tant que nous n’avons pas décidé d’avoir un Liban uni». Il a ainsi appelé les jeunes à «ne plus s’abriter derrière les barrières confessionnelles et sectaires. Nous avons tué le Liban parce que nous lui avons préféré nos communautés», a-t-il dit. Fils de l’un des héros de l’indépendance, le député Ali Osseirane a adressé à cette occasion une lettre ouverte aux Libanais dans laquelle il a notamment demandé aux responsables de «s’élever au-dessus des intérêts politiques mesquins». Par ailleurs, les Étudiants du Liban libre (proches des Forces libanaises) ont publié un communiqué dans lequel ils ont notamment affirmé : «Nous attendons toujours l’édification de l’État de droit à l’ombre d’un véritable gouvernement d’entente nationale qui désarmerait l’ensemble des factions sur le territoire libanais et réclamerait le redéploiement de l’armée syrienne». À Baabda, le président de la République Émile Lahoud a continué à recevoir hier des télégrammes de félicitations de nombreux chefs d’État étrangers à l’occasion de la fête de l’Indépendance. Parmi eux, l’émir du Koweït, les présidents roumain, autrichien, mexicain, tunisien et yéménite, la reine d’Angleterre et le président allemand Johannes Rau.