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Actualités - INTERVIEWS

Israël veut faire cadeau de la paix au prochain président américain, estime le Premier ministre Hoss : l'accord de Taëf a jeté les bases d'un Liban moderne

Le Premier ministre Sélim Hoss a estimé hier que l’accord de Taëf n’était pas «sacré», mais qu’il a mis fin à une crise de quinze ans, «tout en jetant les bases d’un État moderne», a-t-il souligné dans une interview au journal syrien Techrine. Les questions adressées à M. Hoss ont naturellement porté pour l’essentiel sur le processus de paix au Proche-Orient et sur les déclarations qui se multiplient ici et là concernant l’éventualité d’un retrait israélien du Liban-Sud. Le chef du gouvernement attribue les atermoiements de l’État hébreu dans le cadre du règlement de paix régional à la volonté de celui-ci de gagner du temps en attendant un changement à la tête de l’Administration américaine. Selon lui, Israël chercherait ainsi à «faire cadeau» de la paix au Proche-Orient à un président américain fraîchement élu plutôt qu’au président sortant. Déplorant «l’intransigeance» dont fait preuve Tel-Aviv à l’égard d’une reprise des pourparlers, M. Hoss affirme toutefois qu’un règlement du conflit israélo-arabe est certain dans la mesure où aucune des parties concernées ne rejette le principe de la paix. Il craint toutefois que celle-ci ne tarde à se réaliser. En réponse à une question, le Premier ministre a notamment déclaré que les États-Unis étaient «sincères» dans leur détermination à relancer les négociations au plus tôt. «Cette volonté n’est malheureusement pas assortie des pressions nécessaires sur Israël en vue de contraindre celui-ci à reprendre les pourparlers dans un proche avenir. Il est d’ailleurs probable que l’Administration américaine ne soit pas en mesure d’exercer ce genre de pressions au terme d’un mandat présidentiel», a-t-il ajouté. Interrogé sur l’éventualité d’un retrait israélien du Liban, M. Hoss a répondu : «De toute évidence, l’opinion publique en Israël est de plus en plus convaincue de la nécessité d’un retrait de son armée du Liban-Sud étant donné les pertes que la résistance inflige dans ses rangs». Et de poursuivre : «Il semble néanmoins que l’institution militaire israélienne s’oppose à un départ unilatéral du Liban dans la mesure où il constituerait pour elle une défaite cuisante qu’elle n’est pas disposée à admettre». Le Premier ministre ajoute dans ce cadre : «Nous appelons naturellement à un retrait du Liban accompagné d’un retrait du Golan dans le cadre d’un règlement acceptable. Mais si Israël évacue le Liban, nous accueillerons avec joie cette libération d’autant plus que nous réclamons depuis 21 ans l’application de la résolution 425», a-t-il dit. Le chef du gouvernement a en outre estimé que la position des États-Unis par rapport à l’éventualité d’un départ israélien du Liban n’était pas «claire». Par ailleurs, le président Hoss a décoré hier de l’Ordre du Cèdre, grade de chevalier, l’ancien directeur pédagogique de l’association des Makassed, M. Rafic Eido. La cérémonie s’est déroulée au Grand Sérail en présence notamment du président des Makassed le député Tammam Salam.
Le Premier ministre Sélim Hoss a estimé hier que l’accord de Taëf n’était pas «sacré», mais qu’il a mis fin à une crise de quinze ans, «tout en jetant les bases d’un État moderne», a-t-il souligné dans une interview au journal syrien Techrine. Les questions adressées à M. Hoss ont naturellement porté pour l’essentiel sur le processus de paix au Proche-Orient et...