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Actualités - REPORTAGES

Intempéries - De Paris à la Normandie en passant par Castres et Mougins Les libanais de France racontent les longues heures de cauchemar

Dimanche 26 décembre, l’embarquement, de Beyrouth pour Paris, sur les ailes de la compagnie française se déroule comme d’habitude. L’avion décolle à 7 heures 50, et le vol se déroule normalement. Mais il traîne un peu en longueur, vu les vents contraires qui freinent l’appreil et le retardent d’une heure et quart. Les passagers sont informés que l’aéroport parisien, fermé à cause d’une tempête particulièrement violente, venait juste de rouvrir. L’avion atterrit finalement à l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy, après 5 heures et quart de vol, sur une piste secondaire. À bord, la famille Chalhoub, qui va rejoindre les siens à Paris pour les fêtes de fin d’année. «L’avion s’est arrêté sur une piste secondaire, explique Élie Chalhoub, car la piste principale était encore impraticable, et un bus nous a déposés à l’aérogare. Après avoir attendu les valises une heure de temps, nous avons réalisé l’ampleur de la tempête qui nous a précédés en voyant les faux plafonds défoncés, les enseignes éparpillées çà et là, les vitres cassées et sur le chemin de la capitale, les arbres déracinés. Pour certains, c’était la catastrophe, mais nous avons vu pire», ajoute-t-il, pas vraiment impressionné. «Et pourtant, il y avait de quoi l’être», déclare Paulette Farchakh Calanche, libanaise ayant épousé un Français et qui a été réveillée par la tempête, perchée au 5e étage d’un immeuble du 16e arrondissement parisien. «J’ai cru revivre la guerre du Liban, ce dimanche matin», avoue-t-elle. Le sifflement du vent, le bruit sourd des pierres qui tombaient des immeubles voisins et puis les sirènes des voitures de police. Tout cela l’a réellement effrayée et lui a étrangement rappelé le bruit des canons. Sans oublier les poubelles qui volaient dans tous les sens et les persiennes qui claquaient sans arrêt contre les vitres. «Tout cela faisait un bruit énorme, ajoute-t-elle. Et puis, quand la tempête s’est un peu calmée, vers 8 heures 20, j’ai ouvert la fenêtre et j’ai vu les nuages défiler à toute vitesse sur un ciel bleu, encore habité par la pleine lune. C’était une vision apocalyptique. Pour une fraction de seconde, j’ai cru à la fin du monde». En fait, le quartier où réside Mme Calanche a été très endommagé et dans la rue perpendiculaire à la sienne, les arbres ont été déracinés, le roof d’un immeuble a été littéralement arraché et s’est écroulé sur les voitures garées dans la ruelle. Plus loin, dans le 15e arrondissement, l’appartement de la famille Issa semble moins exposé, ce qui ne l’a a pas empêché de se terrer chez eux durant toute la journée, terrifiée. Elles n’a réalisé l’ampleur de la catastrophe que le soir, en regardant les informations télévisées. Du côté du bois de Boulogne, un couple de Libanais a passé une heure trente à tenter de fermer une fenêtre quelque peu branlante et qui s’est ouverte durant le coup de vent. Rien n’y faisait, ni le papier collant ni le carton ni les diverses installations de fortune. Georges et sa femme ont opposé leurs forces à celle du vent durant toute la durée de la tempête pour protéger leur appartement, et n’ont eu de répit qu’une fois celle-ci terminée. En Normandie, la peur pour les toits Dans le nord-ouest de la France, en Normandie, Gérard Touma habite un pavillon avec sa famille. «Le vent soufflait jusqu’à 200 km à l’heure et faisait un bruit tellement épouvantable que nous avons paniqué, raconte-t-il. Nous avons eu peur que notre toit ne s’envole, peur qu’un arbre ne tombe sur nos têtes. Tout volait à l’extérieur et nous ne pouvions rien faire sauf attendre et nous calfeutrer à l’intérieur, persiennes fermées. Quand la tempête a cessé, nous n’avions pas eu de dégâts, heureusement. Le cèdre que nous avons planté dans notre jardin a lui aussi tenu le coup. Pas loin de chez nous, des communes sont privées d’eau et d’électricité. Certaines routes et voies ferrées sont encore coupées. Mais tout est en train d’être rétabli progressivement». Le Sud touché dans la nuit du 28 décembre Dans le Sud, c’est toute la nuit du 28 décembre que la tempête a balayé la région d’Ouest en Est. À proximité de Toulouse, Castres a vécu la tempête, comme partout ailleurs. «Mais la région semble avoir été épargnée, explique Sylvaine Dagher. Le vent a soufflé toute la nuit, accompagné de pluie. Quelques arbres se sont cassés, quelques clôtures ont été arrachées, mais cela n’est rien comparé à la tempête du mois de novembre qui a provoqué de graves inondations dans la région». Dans les Alpes Maritimes, à Mougins, la famille Nammour s’est retrouvée pour les fêtes de fin d’année. Le vent y a atteint 160 km à l’heure, quelques arbres se sont cassés et des coupures de courant de quelques minutes ont eu lieu. Tout le monde a gardé son calme, même si personne n’a fermé l’œil de la nuit. «On ne peut s’empêcher d’avoir peur que les arbres nous tombent sur la tête car on ne peut rien faire contre une catastrophe naturelle, explique Dominique Nammour. Et puis le bruit était si fort qu’il en était effrayant. Heureusement, nous avons été épargnés, cela aurait pu être pire», ajoute-t-elle. Quant à la région de Bordeaux, située sur la côte du sud-ouest, les lignes téléphonique semblent coupées car nul ne répond aux appels. Des Libanais de la famille Issa, actuellement en vacances à Paris, tentent de rentrer chez eux à Arcachon, pas loin de Bordeaux. Mais les routes sont encore coupées par les arbres déracinés et les inondations sont particulièrement importantes dans cette région côtière. De cette tempête, les Libanais de France garderont certainement un souvenir impérissable car ils en parlent tous comme de l’apocalypse. Ils espéraient, pour les fêtes, un ciel plus clément. Fort heureusement, cela s’est passé un dimanche matin entre 7 heures et 8 heures du matin environ. Les gens étaient encore chez eux, ce qui a certainement épargné des vies humaines et limité les dégâts.
Dimanche 26 décembre, l’embarquement, de Beyrouth pour Paris, sur les ailes de la compagnie française se déroule comme d’habitude. L’avion décolle à 7 heures 50, et le vol se déroule normalement. Mais il traîne un peu en longueur, vu les vents contraires qui freinent l’appreil et le retardent d’une heure et quart. Les passagers sont informés que l’aéroport parisien, fermé à...