Censure La Sûreté générale s'explique

Suite à l’article paru dans notre édition d’hier concernant la censure imposée par la Sûreté générale à la presse étrangère, une source responsable de la SG a précisé, dans un appel téléphonique à L’Orient-Le Jour, que le retard mis dans la distribution de la dernière édition des revues françaises était dû à une grève du personnel d’Air France. Quant au numéro du Figaro Magazine, dont l’une des pages a été arrachée, la source de la SG souligne que c’est le distributeur qui a été chargé d’ôter, d’office, des revues étrangères toute annonce publicitaire en faveur d’Israël. «C’est par conséquent le distributeur et non pas la Sûreté générale qui a arraché la page du Figaro Magazine», a indiqué la source, qui n’insiste pas trop sur l’identité de l’autorité responsable ayant incité le distributeur à adopter une telle attitude. Quant à la saisie du dernier numéro du Nouvel Observateur (qui n’a pas été distribué cette semaine au Liban), la source de la SG souligne que l’hebdomadaire français a été saisi parce qu’il s’en est pris «au régime libanais et qu’il a lancé des accusations mensongères contre les hauts responsables». Il reste qu’à l’heure de l’Internet et du courrier électronique, force est de s’interroger sur l’efficacité de la saisie d’une revue étrangère qui publie un article jugé très peu «politiquement correct». En soirée, la société de distribution Les Messageries du Moyen-Orient a tenu à préciser que c’est à «notre propre demande que nous pratiquons l’autocensure» sur la presse étrangère pour «éviter les frais considérables qu’entraînerait une saisie éventuelle d’une publication ou le retard mis dans la distribution».