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Actualités - CHRONOLOGIE

Rugby - La hiérarchie respectée Championnat du monde : le paradoxe français

À leur manière, et en devenant pour la seconde fois champions du monde, les Australiens ont entretenu l’un des plus vieux paradoxes du rugby, celui du XV de France. L’échec des Français dans une finale à sens unique, le 6 novembre dernier, sous les toits du Millenium Stadium de Cardiff n’a rien changé à ce constat et il ne modifiera pas un caractère «latin» incomparable et fascinant. La France restera toujours ce pays incompréhensible capable tous les trois ou quatre ans de réussir un match héroïque et de soulever des enthousiasmes délirants. Ce match, le XV de France l’a réussi en demi-finale face aux All Blacks sur la pelouse de Twickenham où ils ne sont que rarement les bienvenus. Pourtant ce jour-là, le 31 octobre, l’espace d’une deuxième période de rêve de 40 minutes à mettre hors de temps, les Français ont infligé à la plus grande nation du rugby la plus grande humiliation de son histoire. Jamais les hommes en noir n’avaient subi tel camouflet, jamais ils n’avaient concédé autant de points (43) en aussi peu de minutes. Le traumatisme eut l’effet d’un cataclysme et l’entraîneur John Hart se sentit obligé de remettre sa démission après une «petite finale» perdue contre les Springboks. Étrangement, c’est dans le match où l’on pressentait leur agonie que les Tricolores renaissaient au rugby. Ils apportaient une touche de romantisme dans une compétition dominée par les muscles et les cachets de créatine. Entretenant leur mythe, les Français faisaient oublier à leurs supporters un Tournoi des cinq nations calamiteux, une tournée australe de la même eau et un début de Coupe du monde qui ne leur avait valu que des reproches. Au passage, ils entretenaient, bien que de moins en moins efficacement, l’illusion que le fossé entre le Nord et le Sud n’était pas infranchissable. La finale venait rappeler pour la quatrième fois consécutive que les joueurs de l’hémisphère austral possèdent toujours plusieurs longueurs d’avance et qu’une organisation européenne est urgente. L’Australie était sacrée championne du monde pour la deuxième fois huit ans après son succès de 1991. La magnifique Webb Ellis Cup remise par la reine d’Angleterre récompensait la meilleure défense du tournoi et une discipline tout anglo-saxonne. Le respect de la hiérarchie Finalement, cette Coupe du monde fut celle du conservatisme et du respect de la hiérarchie. À l’exception des Écossais, dont le jeu débridé et offensif ressemble à celui des Français, Irlandais, Gallois et dans une moindre mesure Anglais ont démontré qu’ils étaient un ton en dessous. Malgré une résistance acharnée en quart de finale, les Anglais n’ont rien pu contre les Sud-Africains, pas plus que les Écossais contre les Blacks ni les Gallois face aux Australiens. La seule bonne surprise est venue de l’Argentine qui a maté des Irlandais présomptueux en match de barrage et a bousculé des Français sans certitude en quart de finale. Sans être un iconoclaste forcené, l’entraîneur français Jean-Claude Skrela aimerait que l’on brise les clichés dans lesquels se complaît le rugby moderne. Les appels à l’union européenne, lancés il y a quatre ans en Afrique du Sud, ont été répétés au Pays de Galles. Peuvent-ils être entendus ? L’extension du Tournoi à six nations, avec l’entrée de l’Italie, n’est pas de nature à élever le niveau de cette compétition de plus en plus en retard sur les Tri-Series. Le salut pourrait passer par les clubs et l’organisation professionnelle d’un «Super-12» européen. Car le rugby de l’hémisphère Nord ne peut se contenter de succès comme celui du XV de France sur les All Blacks et il faudra sans doute attendre encore quatre ans pour voir s’exprimer à nouveau le paradoxe français. Bernard Laporte (XV de France) : « Il y aura des surprises » Bernard Laporte, le nouvel entraîneur du XV de France, a indiqué qu’il y aurait «des surprises» dans sa première liste de trente joueurs qui sera communiquée le 7 janvier en vue du premier match du Tournoi des six nations de rugby, au Pays de Galles, le 5 février. «Je peux compter sur cent joueurs sélectionnables, il va donc falloir que j’en écarte soixante-dix», a indiqué Bernard Laporte, à la mairie de Paris. «Il n’y a pas d’âge pour faire partie du XV de France. Je ne suis pas là pour préparer 2003 (ndlr : la prochaine Coupe du monde), mais pour préparer le présent». Depuis sa nomination à la tête du XV de France, le 21 novembre, Bernard Laporte a entamé un tour des clubs et assisté à quelques matches. «Le réservoir n’est pas très riche, a-t-il constaté. Les grosses écuries s’appuient sur des étrangers à des postes-clés. Il va falloir former des joueurs». Bernard Laporte, qui a dirigé lundi son ultime séance d’entraînement du Stade français, répète inlassablement l’objectif à atteindre : «rattraper les équipes de l’hémisphère Sud». «En quatre ans, le fossé s’est creusé, souligne-t-il. La vérité se situe là. Il y a une différence entre le Sud et le Nord. Maintenant, j’aimerais que l’on joue les équipes du Sud pour les battre une fois sur deux. Alors, retroussons-nous les manches !»
À leur manière, et en devenant pour la seconde fois champions du monde, les Australiens ont entretenu l’un des plus vieux paradoxes du rugby, celui du XV de France. L’échec des Français dans une finale à sens unique, le 6 novembre dernier, sous les toits du Millenium Stadium de Cardiff n’a rien changé à ce constat et il ne modifiera pas un caractère «latin» incomparable et...