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Actualités - ANALYSE

La direction de la délégation toujours en jeu Une certitude : Hoss n'en veut pas

Qui va diriger les opérations du côté libanais pour les négociations avec Israël ? M. Michel Murr, on le sait, ne présidera la délégation libanaise que pour la cérémonie d’ouverture. Il se propose certes pour continuer, mais ce choix soulève tant d’objections, un tel tollé politique qu’il a très peu de chance d’être retenu. Les spéculations, et le bazar coutumier, battent donc leur plein pour savoir qui va assurer le relais. Une seule certitude : M. Sélim Hoss, qui serait pourtant le candidat le plus naturel pour une telle mission vu qu’il est aussi ministre des Affaires étrangères, exige qu’on éloigne de lui ce calice. Une dérobade qui s’accompagne de motivations de pure forme qui ne convainquent personne dans la classe politique. Toujours est-il que, recevant le conseil de l’Ordre des journalistes, M. Hoss a expliqué que la délégation n’a pas encore été formée, le Liban attendant d’être convoqué officiellement aux négociations par le parrain américain. De plus, les Israéliens n’ont pas encore donné de signaux concernant leur position. Ce qui peut vouloir signifier qu’ils comptent négocier le cas libanais dans la deuxième partie de leur dialogue avec les Syriens. Après quoi seulement on inviterait les Libanais à table. Il apparaît donc que même la nomination de M. Michel Murr pour l’ouverture reste problématique. En effet, selon des sources diplomatiques occidentales, d’entrée de jeu les pourparlers vont être diplomatiques, sécuritaires et militaires, sans nécessiter la présence d’un représentant politique des gouvernements concernés. Si une partie y tient, il y aurait à Washington une sorte d’inauguration cérémonielle, comme ce fut le cas pour les Syriens et les Israéliens. Mais cela ne prendrait que quelques instants et l’absence éventuelle de M. Murr ne devrait pas alors durer plus de quatre jours, le temps du voyage. Le plus ardent partisan de M. Murr dans cette affaire reste M. Hoss, qui est bien content de se décharger de cette tâche sur son second. Le président du Conseil refuse en effet catégoriquement d’aller à Washington, même si Israël devait y être représenté par son homologue aux AE, M. David Lévy. L’équivalence requise serait assurée par la désignation de M. Murr comme ministre des Affaires étrangères par intérim. Une astuce cousue de fil blanc qui pourrait ne pas être admise par le meneur de jeu américain. Quoi qu’il en soit, selon des politiciens qui ne le portent pas spécialement dans leur cœur, les vraies raisons qui poussent M. Hoss à se dérober devant l’obstacle seraient les suivantes : – Il en veut aux Américains, non seulement parce qu’il n’a jamais été américanophile, mais aussi parce qu’Albright ne lui a pas consacré d’entretien comme il le souhaitait lors de l’Assemblée générale de l’Onu à New York en septembre dernier. Parallèlement, l’ambassade US à Beyrouth a refusé de délivrer un visa d’entrée aux States au conseiller de presse de M. Hoss, malgré l’insistance de ce dernier. – M. Hoss ne veut pas «décrocher» de la scène intérieure au moment crucial où la campagne électorale démarre. – L’idée qu’il devrait saluer ou se tenir aux côtés d’un officiel israélien lui fait horreur. Non seulement par hostilité viscérale mais aussi parce qu’il craint qu’on n’aille exploiter électoralement le fait contre lui. Ces opposants décochent ensuite une flèche du Parthe à M. Hoss. Il s’est accroché, disent-ils, aux avantages qu’offre l’important portefeuille des AE et il se dérobe devant les vraies responsabilités que cela implique et il devrait donc céder la place à autrui. En réalité, le passé offre quelques mémorables exemples de dérobades. En 1969, le président Rachid Karamé s’était fait porter malade quand il s’agissait de négocier avec les Palestiniens au Caire et c’est le général Émile Boustani qui l’a alors remplacé. Plus tard, quand la guerre a éclaté, Philippe Takla a quitté le pays et les AE. Encore plus tard, pour en revenir à lui, le président Hoss a refusé de cosigner avec le président Hraoui, qui le lui a reproché, l’ordre d’évincer Aoun.
Qui va diriger les opérations du côté libanais pour les négociations avec Israël ? M. Michel Murr, on le sait, ne présidera la délégation libanaise que pour la cérémonie d’ouverture. Il se propose certes pour continuer, mais ce choix soulève tant d’objections, un tel tollé politique qu’il a très peu de chance d’être retenu. Les spéculations, et le bazar...