Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Voyages - En Angleterre, on se prépare à une transition en lumières Entre traditionalisme et modernisme, la capitale anglaise fêtera dans les hauteurs le nouveau millénaire (photos)

À l’instar des grandes villes de ce monde, Londres se prépare, dans son style propre, à accueillir le nouveau millénaire. Réputée pour ses illustres et multiples attractions, pour son cocktail détonnant de tradition légendaire et de modernisme exacerbé, la capitale anglaise aura déployé des efforts gigantesques en festivités pour marquer le tournant du siècle. À cette occasion, la société British Mediteranean, une franchise de British Airways, a convié quinze journalistes du monde arabe, qui ont été royalement reçus comme il se doit dans la ville de Shaekspeare, et guidés, trois jours durant, dans les coulisses des festivals et multiples projets prévus pour l’an 2000. Premier arrêt : le British Airways London Eye, un projet inédit que la compagnie d’aviation entend offrir en guise de vœux aux londoniens et à tous les visiteurs de l’an 2000. Aux quelques chanceux qui auront la joie de l’inaugurer la veille du jour de l’an – histoire d’opérer la transition en beauté – voici ce qui a été prévu au menu : une roue gigantesque se dresse, depuis quelques mois déjà, en plein centre de Londres, surplombant les magnifiques sites et bâtiments historiques de la ville. Ambitieux, le BA London Eye reste sans aucun doute à la mesure de l’importance de la circonstance. Dominant la Tamise, une immense structure circulaire équipée de 32 capsules vitrées tournera le 31 décembre, avec 800 passagers à bord. Ces derniers sillonneront le ciel londonien, en se délectant à la vue des plus beaux monuments historiques : la cathédrale de Saint-Paul, les palais de Westminster et de Buckingham et, bien entendu, l’éternel Big Ben, qui donnera, à minuit, le coup d’envoi du nouveau millénium, le tout coiffé d’une myriade de couleurs et lumières créées par les feux d’artifice prévus pour la circonstance. Le spectacle s’annonce unique et Londres scintillera fort ce soir-là... Partenaire principal de cette initiative, la British Airways n’aura pas lésiné sur les moyens. Le projet, dont le coût total s’élève à 200 millions de livres sterling, n’a pas été conçu uniquement pour la gloire. La roue géante, selon de nombreuses prévisions, sera comptée parmi les grands monuments de ce monde. Véritable structure avant-gardiste, le BA London Eye pourrait accueillir non moins de 2,2 millions de visiteurs. Une véritable mine d’or, qui devrait en principe rentabiliser les investissements en moins de 5 ans. La structure, unique en son genre, avait déjà fait parler d’elle au moment de son édification. «Londres n’avait rien vu de pareil, souligne le directeur exécutif de British Airways, Bob Ayling. L’opération spéciale, qui a été mise en place pour hisser la roue, a été semblable au lancement d’une fusée par la Nasa». En effet, souligne le numéro un de la compagnie britannique, il aura fallu près de cinq ans pour que cet événement puisse avoir lieu, et de manière aussi spectaculaire, tout Londres ayant été convié ce jour-là au spectacle. «Des milliers de paires d’yeux ont observé la roue alors qu’elle s’élevait dans le ciel» commente le concepteur du projet. Dans l’optique de la compagnie d’aviation britannique, la réussite financière de ce projet sera couplée à un succès moral et emblématique, British Airways ayant signé un monument d’une modernité manifeste : une manière intelligente d’accéder à l’histoire du troisième millénaire, et toujours ce mariage insolite de l’ancien-nouveau. Cependant, on ne saurait occulter le fait que cette initiative relève également d’un acte volontariste, avec pour objectif une participation active au développement de Londres. Porteur de promesses touristiques ambitieuses, le BA London Eye se veut être l’équivalent de la tour Eiffel ou de la Statue de la Liberté. «Il faut absolument poursuivre les investissements à Londres afin de garantir son développement» commente Bob Ayling. Le directeur marketing de BA, Martin Georges, affirmera à son tour que «la roue deviendra un des trois centres d’attraction les plus importants au monde». Sur une distance de 130m dans chaque direction, et à une hauteur de 135m, c’est une vue panoramique qui s’offre aux visiteurs de cet engrenage avant-gardiste. Une chose est cependant indéniable : Londres, qui s’est distinguée par ses services financiers, se réinvestit aujourd’hui dans le secteur touristique et cherche à se tailler une place d’honneur avec l’avènement du nouveau millénaire. Les promoteurs de la ville ne se contenteront pas toutefois de laisser tourner la roue de la fortune. Quelque soixante-dix autres projets principaux, dont le budget total s’élève à 6 milliards de dollars, sont également prévus pour l’an 2000. The String of Pearls Parmi les nouveautés qui seront également inaugurées au début du prochain millénium, un projet au nom très évocateur : The London String of Pearls (le collier de perles de Londres) promet de faire connaître à tous les curieux en la matière les secrets et les coulisses de la vie politique britannique. En effet, l’ensemble des bâtiments, abritant les quartiers généraux de la société anglaise qui longent la Tamise, seront entièrement ou partiellement ouverts au grand public. Désormais, et pour la première fois, les prestigieux édifices et monuments britanniques au sein desquels sont prises les décisions, là même où l’Empire britannique s’était fait et défait, ces lieux ouvriront donc leurs portes à partir de l’an 2000 : la Cour de justice, le palais de Westminster, l’abbaye de Westminster, le House of Commons, etc. Des expositions permanentes auront également lieu et présenteront aux visiteurs les rouages du système politique et les fondements de la démocratie et de la vie culturelle et religieuse du pays. Ce concept audacieux permettra d’une part, aux citoyens britanniques, de renouer avec leurs institutions propres et de se réconcilier avec leur régime. Il vise d’autre part à familiariser les visiteurs avec le fonctionnement du système. Le directeur du projet, M. Dylan Hammond, nous explique la philosophie qui réside derrière l’opération : «Nous vivons à une époque de scepticisme et de cynisme profond, affirme-t-il. Plusieurs parmi nos institutions, qui furent pendant longtemps irréprochables, sont aujourd’hui dédaignées. Toutefois, nombreux sont ceux qui ignorent le fonctionnement de nos institutions, d’où un danger sérieux d’apathie politique». Selon les promoteurs, ce festival devrait justement aider à redresser la situation. Ainsi, le citoyen aura toute la latitude de réévaluer et de revaloriser les aspects positifs de la société politique. «The London String of Pearls nous permettra à tous de participer amplement à la grande aventure du futur», conclut M. Hammond, qui entend réveiller l’histoire en la consignant dans le futur dans une approche manifestement pédagogique, Bref, une initiative qui ne manque ni d’imagination ni de perspicacité, et qui joint merveilleusement bien le tourisme culturel à une politique de conscientisation du citoyen. Un beau témoignage d’allégeance nationale et d’engagement profond envers le patrimoine. Autant de projets flamboyants, qui propulseront Londres droit dans le futur et la transformeront en une véritable ville lumière.
À l’instar des grandes villes de ce monde, Londres se prépare, dans son style propre, à accueillir le nouveau millénaire. Réputée pour ses illustres et multiples attractions, pour son cocktail détonnant de tradition légendaire et de modernisme exacerbé, la capitale anglaise aura déployé des efforts gigantesques en festivités pour marquer le tournant du siècle. À cette occasion,...