Liban-Sud - Vingt écoliers blessés par des bombes à fragmentation Carnage évité par miracle à Arabsalim (photos)

On a peine à imaginer le carnage qui aurait pu se produire si les deux bombes à fragmentation tirées «par erreur», hier, à partir de la bande frontalière occupée par Israël avaient explosé non pas sur les murs, mais à l’intérieur des salles de classe de l’école primaire et complémentaire d’Arabsalim. Même ainsi, le mal est grand, puisque les éclats de ces obus ont blessé une vingtaine d’élèves, dont quatre grièvement. «L’horrible agression», comme l’a qualifiée le président du Conseil Sélim Hoss, s’est produite à 9h50. Les obus ont été tirés à partir du poste de Zeffata et ont frappé de plein fouet l’école, fréquentée par plus de 500 élèves. Située à une dizaine de kilomètres au nord de Nabatyeh, Arabsalim, qui compte 8 000 habitants, fait face au secteur central de la bande frontalière occupée. L’impact des obus a semé la panique à l’intérieur de l’établissement, et cinq élèves ont eu des membres fracturés dans le sauve-qui-peut qui a suivi les explosions. Les autres blessés ont reçu des éclats de bombes à fragmentation qui leur ont labouré la chair. L’utilisation de ces obus particulièrement dévastateurs, qui provoquent d’horribles blessures, est interdite par les conventions internationales. Les blessés, des filles et des garçons âgés de 5 à 18 ans, ont été évacués dans des conditions difficiles, à bord de voitures privées et d’ambulances accourues sur les lieux, la route étant elle-même bombardée. Ils ont été conduits vers l’hôpital du Secours populaire, à Nabatyeh, envahi par les parents effondrés. Les victimes de cette barbarie qui n’est pas sans rappeler la tragédie de Cana, en avril 1996, sont : Hassan Saadé (12 ans), Hanane Moussa (10 ans), Ali Chrara (15 ans), Marwa Hassan (18 ans), Malak Chamseddine (13 ans), Hassan Fayad Harb (12 ans) Ali Hammoud (12 ans), Mohammed Nazar (11 ans), Ali Nazar (11 ans), Hassan Farhat (11 ans), Mahmoud Moussa (12 ans), Mona Chrara (9 ans), Rabab Fahs (11 ans), Chadi Hattab (11 ans), Mona Farhat (12 ans), Ali Safadiyé (10 ans), Hussein Harb (12 ans), Mohammed Farhat, Ahmed Hassan et Hassan Nazar. Le bombardement est intervenu après une série d’attaques revendiquées par le mouvement Amal, contre des positions de l’armée israélienne et de l’ALS, rapportent les agences de presse. La milice pro-israélienne a confirmé les attaques, assurant qu’elles n’avaient pas fait de victimes. Comité de surveillance Sur l’insistance de Beyrouth, le comité de surveillance de l’accord d’avril 96, qui devait se réunir dimanche, a avancé à aujourd’hui la date de sa réunion. Formé de représentants des États-Unis, de la France, d’Israël, du Liban et de la Syrie, le comité est chargé de veiller à l’application des arrangements d’avril 1996, qui ont suivi une agression israélienne de vaste envergure. Soumis à la règle du consensus, ne disposant pas de moyens coercitifs pour sanctionner les violations, le comité avait lancé la veille même, soit mercredi, un appel à toutes les parties, leur demandant de prendre davantage de précautions afin de ne pas mettre en danger la vie et les biens des civils. Le comité avait reconnu qu’à dix reprises, entre le 9 et le 15 décembre, les combattants de la Résistance ont tiré contre la zone occupée par l’État hébreu à partir de zones habitées, en violation des arrangements d’avril. Le comité a en outre reconnu qu’au cours de cette même période, les tirs et les bombardements israéliens de représailles ont à cinq reprises visé des quartiers habités dans cinq différentes localités situées à la lisière extérieure de la zone occupée, notamment à Beit Yahoun, où un civil a été blessé et des maisons endommagées.