Sous la plus belle voûte du monde (photo)

Le pape Jean-Paul II a béni samedi la chapelle Sixtine dont les fresques du XVe siècle viennent de retrouver leur éclat après vingt ans de travaux. Ému, le souverain pontife s’est assis devant l’autel à l’endroit où il a été élu le 16 octobre 1978, devenant le premier pape non italien en 455 ans. «Cet endroit est cher aux croyants du monde non seulement pour ses chefs-d’œuvre mais aussi pour le rôle qu’il joue dans la vie de l’Église», a dit Jean-Paul II d’une voix hésitante. «C’est ici – et je m’en souviens avec émotion – que l’élection du successeur de saint Pierre se déroule», a t-il ajouté. Douze fresques murales et une dizaine de décors de tenture en trompe-l’œil ont été restaurés lors de la dernière tranche de travaux commencée en 1994. Ces décors de la chapelle Sixtine, qui représentent notamment la vie du Christ ou de Moïse, ont été peints en 1481 et 1482 par quatre grands maîtres : Pietro Perugino, Sandro Botticelli, Luca Signorelli et Domenico Ghirlandaio. La restauration de la chapelle a commencé en 1979 de manière presque accidentelle quand un restaurateur a timidement testé un nouveau solvant sur un petit carré d’une des célèbres fresques de Miche-Ange. La réussite de cet essai a entraîné la restauration de l’édifice en entier, la dernière tranche ayant commencé il y a cinq ans et coûté 3,1 millions de dollars. Entre 1985 et 1989, les restaurateurs avaient redonné leur brillance aux fresques de la voûte – la plus belle du monde – et notamment la scène où Dieu tend le bras à Adam pour lui donner vie, l’une des œuvres les plus célèbres de l’histoire de l’art. Le Jugement dernier de Michel-Ange a été restauré entre 1990 et 1994. La chapelle est restée ouverte pendant toute la durée des travaux, mais un film de plastique a permis de préserver ces chefs-d’œuvre de la poussière répandue par les visiteurs. Les fresques des parois latérales de la chapelle Sixtine ont été commandées en 1477 par le pape Sixte IV qui lui a donné son nom. Sa construction avait débuté en 1368. Michel-Ange a redécoré l’édifice à partir de 1506.