Coopération - Encore un coup de tête de Kadhafi La Libye prive d'entrée libanais, syriens et palestiniens

Kadhafi toujours fantasque : sans préavis et sans explications, il vient d’interdire l’accès du territoire libyen, en leur refusant les visas nécessaires, aux Libanais, aux Syriens et aux Palestiniens. Beyrouth s’est ému de cette mesure et a aussitôt engagé des démarches pour en comprendre les raisons, pour remédier au problème s’il y en a un et pour éviter une rupture totale avec Tripoli. Par souci d’efficacité, les autorités locales agissent avec discrétion, sans donner de retentissement à l’affaire, en recourant aux bons offices diplomatiques de pays amis. Les Libyens refusent encore de dévoiler leurs motifs. Mais selon des sources diplomatiques informées, «leurs griefs sont nombreux. Dernièrement, la sœur de l’imam Sadr, sitt Rabab Sadr, a donné une interview télévisée diffusée par satellite qui les a beaucoup indisposés. Car elle y accusait nommément le colonel Kadhafi d’avoir fait disparaître l’imam et ses deux compagnons en 1978, rajoutant des critiques très dures à l’encontre du dirigeant de la Jamahiriya. Parallèlement, il y a l’affaire du bien-fonds de Bir Hassan appartenant à la Libye (qui y avait édifié son ambassade et la résidence de l’ambassadeur) que les squatters, qui l’occupent depuis des années, et qui appartiennent au mouvement Amal, refusent de restituer. Dans le même ordre d’idées, le président de la Chambre libanaise, qui est en même temps leader d’Amal, refuse ostensiblement de saluer l’ambassadeur libyen quand il le rencontre à des occasions officielles, la dernière fois se situant lors de la réception du 22 novembre. Tripoli avait demandé des explications à ce sujet par la voie diplomatique et n’avait pas reçu de réponse. Quant aux Syriens, ils se voient reprocher de ne pas mettre un terme à l’animosité chiite contre la Libye, alors qu’ils en ont les moyens. Et pour ce qui est des Palestiniens, Kadhafi s’avise aujourd’hui qu’il faut en vouloir à Arafat pour avoir pactisé avec Israël». Il reste que cette tension subite porte préjudice à l’économie locale, la Libye étant un assez bon client pour les exportateurs libanais.