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Actualités - CHRONOLOGIE

La percée sur le volet syrien affaiblit la position d'Arafat

La prochaine reprise des négociations israélo-syriennes pourrait avoir pour résultat d’affaiblir encore la position des Palestiniens dans leurs difficiles pourparlers avec l’État hébreu, estimaient hier les analystes. Officiellement, les Palestiniens se disent heureux de cette percée sur le volet syrien. Dans sa première réaction publique, le président palestinien Yasser Arafat a ainsi parlé de «bonne nouvelle». La perspective de négociations simultanées sur les volets palestinien, syrien et libanais est «très bien pour les Palestiniens et la nation arabe», a-t-il ajouté. En privé, le son de cloche était toutefois très différent. «Les responsables palestiniens sont vraiment mécontents de ce développement», a affirmé un expert palestinien indépendant, Ghassan al-Khatib, directeur du Centre des médias et des communications de Jérusalem (JMCC). «Publiquement, ils disent le contraire, mais nombre d’entre eux sont mécontents parce qu’ils pensent, à tort, qu’ils sont en concurrence avec le volet syrien», poursuit-il. De manière symptomatique, même si ce n’est peut-être qu’une coïncidence, l’annonce surprise par le président Bill Clinton de la reprise la semaine prochaine à Washington des négociations entre l’État hébreu et le régime syrien est survenue alors même que les pourparlers israélo-palestiniens traversent leur première crise sérieuse depuis l’arrivée au pouvoir de M. Barak. Une neuvième séance de pourparlers sur le statut final de la Cisjordanie et de la bande de Gaza a certes eu lieu hier à Ramallah (Cisjordanie), mais sans aucun résultat, les Palestiniens s’en étant tenus à leur promesse de discuter uniquement de la colonisation des territoires par Israël. Ils avaient annoncé lundi, soit à la veille de l’arrivée à Jérusalem de la secrétaire d’État américaine, Madeleine Albright, qu’ils refuseraient de parler de quoi que ce soit d’autre tant que M. Barak n’aurait pas gelé complètement le développement des colonies juives. Loin d’essayer de jouer les médiateurs sur ce sujet ou sur celui du retrait militaire israélien de Cisjordanie qui aurait dû se produire le 15 novembre, comme l’espéraient les Palestiniens, Mme Albright a affirmé que c’était aux deux parties de régler leurs problèmes. Dès l’annonce par M. Barak de son intention de relancer et de mener à son terme le processus de paix sur ses deux axes (palestinien d’une part, syro-libanais de l’autre), les Palestiniens avaient émis en privé la crainte que M. Barak essaie de jouer les uns contre les autres. M. al-Khatib estime d’ailleurs que ces craintes ne sont pas infondées et que la reprise des pourparlers israélo-syriens «aura un impact négatif à court terme» pour les Palestiniens. Si les Israéliens se retirent du plateau du Golan, «alors ils devront peut-être faire des concessions aux colons dans d’autres endroits», c’est-à-dire en Cisjordanie, prédit M. al-Khatib, dans la mesure où «il y a une limite aux concessions que peut faire Israël». Ce contexte explique le peu de relief donné par la presse palestinienne de jeudi à l’annonce faite à Washington par M. Clinton. L’information sur la reprise des pourparlers entre Israël et la Syrie est, en effet, tout juste mentionnée en première page d’al-Ayyam et d’al-Hayat al-Jadida. Seul al-Qods y consacre toute sa une, sous le titre : «Maintenant, c’est au tour de la Syrie». Mais de manière révélatrice, le journal ajoute aussitôt en sous-titre que M. Barak a téléphoné à M. Arafat pour l’assurer que ces développements sur le volet syrien «ne se feront pas au détriment du volet palestinien». La diplomatie américaine a commencé elle aussi à asséner ce message. «Un volet n’est pas favorisé par rapport à l’autre», déclarait ainsi Mme Albright. «La reprise des pourparlers sur le volet syrien est une bonne nouvelle, mais il est aussi clair (...) que les questions palestiniennes se trouvent au cœur d’un règlement de paix global» au Proche-Orient. Dans l’immédiat, il pourrait toutefois être tentant pour M. Barak de jouer les uns (les Syriens) contre les autres (les Palestiniens).
La prochaine reprise des négociations israélo-syriennes pourrait avoir pour résultat d’affaiblir encore la position des Palestiniens dans leurs difficiles pourparlers avec l’État hébreu, estimaient hier les analystes. Officiellement, les Palestiniens se disent heureux de cette percée sur le volet syrien. Dans sa première réaction publique, le président palestinien Yasser Arafat a...