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Actualités - CHRONOLOGIE

Ressources naturelles - La sécheresse menace l'agriculture De l'eau potable tous les dix jours au Akkar (photos)

Au Akkar, les habitants reçoivent l’eau une fois tous les dix jours. Ils sont obligés aussi d’en acheter par citernes pour leurs besoins quotidiens. Les fleuves et les cours d’eau sont pratiquement à sec en raison de la sécheresse qui frappe le pays. Les agriculteurs commencent à s’inquiéter sérieusement des pertes qu’ils subiront si la situation persiste. Eux aussi sont obligés soit d’acheter de l’eau soit de s’approvisionner auprès des propriétaires de puits artésiens, ce qui leur coûte tout aussi cher. En effet, comme dans tout le pays – et même toute la région –, la sécheresse sévit au Akkar. Le niveau des eaux superficielles est au plus bas depuis des années, ayant baissé de plus de 60 %. Les fleuves et les cours d’eau se sont transformés en marais. Les nappes phréatiques, qui ont connu une exploitation massive tout au long de l’année par le biais de puits artésiens, ont elles aussi beaucoup diminué. L’eau qui en est extraite se vend donc très cher. Les cultures de tous genres sont menacées si la sécheresse persiste. Les agriculteurs sont inquiets : non seulement ils risquent de perdre leurs récoltes mais ils supportent déjà des dépenses supplémentaires qui ajoutent à leurs difficultés matérielles. Les cultivateurs de pommes de terre ont déjà recours aux arrosoirs automatiques dans leurs champs. L’eau achetée ne suffit pas à l’irrigation. La production pour cette année pourrait souffrir considérablement si la pluie tarde encore à tomber. Un agriculteur, Omar Hayek, irriguait ses terres à partir de l’eau du fleuve Oustouane, qui est aujourd’hui presque sec. «La sécheresse peut mener à une véritable catastrophe dont pâtira le secteur agricole dans tout le Akkar», dit-il. Environ 8000 hectares de cultures sont en effet irrigués dans cette région. «Il aurait fallu que les autorités exécutent les différents projets d’irrigation prévus pour le Akkar dès les années 60», poursuit Hayek. Des barrages et des lacs artificiels auraient en effet dû être déjà construits dans la région et auraient aidé les agriculteurs à faire face aux jours difficiles. Plusieurs cultures ont dû être abandonnées faute d’eau : persil, laitues, carottes, épinards… Un lac… à sec Le seul lac artificiel qui existe actuellement au Akkar est celui de Kawachira. Sa métamorphose est spectaculaire : l’eau a pratiquement disparu, ce qui n’était jamais arrivé à ce site. Tous les poissons sont morts. Le lac n’est plus qu’un trou béant… Parmi les personnes qui ont le plus souffert de l’assèchement de ce lac, figurent les éleveurs de bovins. On ne peut plus voir leurs troupeaux se désaltérer tranquillement sur ses rives. Ces éleveurs se trouvant par ailleurs dans une situation qui n’a rien à envier à celle des agriculteurs : ils sont obligés d’acheter de l’eau pour les besoins de leurs troupeaux et de leurs cultures et ils devront bientôt se débarrasser de leurs animaux à des prix sacrifiés. L’eau potable distribuée aux habitants est devenue tout aussi rare. Les offices des eaux du Akkar et de Qobeyate n’arrivent plus à approvisionner la population plus d’une fois tous les dix jours. Les sources d’eau, principalement des puits artésiens, sont presque sèches et justifient ces mesures d’urgence. Les habitants du Akkar ont donc recours aux sources proches de leurs villages comme autrefois. Pour l’eau d’utilisation quotidienne, ils sont acculés à en acheter par citernes. Autre danger, non moins négligeable celui-là : la pollution des eaux qui, devenues moins abondantes, sont fortement affectées par les égouts et autres déchets qui s’y entassent. De plus, le taux de salinité risque de monter dans les puits artésiens où l’eau d’irrigation est puisée. En effet, M. Jalal Halwani, expert et professeur à l’Université libanaise, a expliqué dans un de ses ouvrages que les nappes phréatiques du Akkar sont au même niveau que l’eau de mer. Quand leur niveau baisse considérablement, l’eau de mer s’infiltre dans le sous-sol et contamine l’eau potable. Ce qui constitue un danger pour l’agriculture dans la région.
Au Akkar, les habitants reçoivent l’eau une fois tous les dix jours. Ils sont obligés aussi d’en acheter par citernes pour leurs besoins quotidiens. Les fleuves et les cours d’eau sont pratiquement à sec en raison de la sécheresse qui frappe le pays. Les agriculteurs commencent à s’inquiéter sérieusement des pertes qu’ils subiront si la situation persiste. Eux aussi...