Justice Abus de confiance : un an de prison ferme pour un prêtre libano-belge

Un prêtre libano-belge, accusé d’abus de confiance portant sur un montant d’un million de francs français au détriment de l’association caritative suédoise Erikshjalpen, a été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis par un tribunal de Bordeaux, rapporte une dépêche AFP. Les magistrats bordelais ont également condamné Jean Ibrahim Van Buggenhout à verser 446 000 francs d’amende à l’association caritative suédoise, en réparation des préjudices causés, ainsi que 30 000 francs d’amendes. Jean Ibrahim Van Buggenhout, 39 ans, qui n’était pas présent jeudi au procès, a déjà effectué cinq mois de détention préventive. Le prêtre, qui dit la messe depuis deux ans dans une petite commune des Pyrénées-Orientales, dans le sud-est de la France, était accusé d’avoir conservé entre 1989 et 1990 près d’un million de francs provenant d’une subvention de 206 000 dollars versée par l’association suédoise à la Congrégation libanaise des sœurs balisiennes chouérites, dont il était l’intermédiaire. Ces fonds étaient destinés à financer la construction d’une école chrétienne au Liban. Dans son réquisitoire, le substitut du procureur, Christian Vennetier, avait estimé que le délit d’abus de confiance était prouvé et il avait demandé au tribunal de condamner le prêtre en prenant en compte son «extrême mauvaise foi». Le prévenu avait comparu libre après avoir fait opposition à un précédent jugement qui, pour les mêmes faits, l’avait condamné par défaut à un an de prison. Habillé en prêtre, il s’était présenté au tribunal comme le secrétaire particulier d’un archevêque de Tripoli, tout en préparant un doctorat de droit privé à Perpignan (Pyrérnées-Orientales), et il avait nié les faits qui lui étaient reprochés. À l’audience, l’association suédoise, partie civile, avait accusé le prêtre de s’être mis «les 206 000 dollars dans la poche». La défense avait de son côté appelé à la relaxe de l’ecclésiastique, arguant notamment de la prescription des faits et des cinq mois de détention préventive déjà effectués par son client.