Justice La FIDH condamne les poursuites engagées contre Marcel Khalifé

Le procès du chanteur-compositeur Marcel Khalifé doit s’ouvrir aujourd’hui, après avoir été reporté le 3 novembre dernier à la demande des avocats de la défense. Marcel Khalifé, idole de milliers de jeunes Libanais et Arabes progressistes et anti-israéliens, est accusé d’avoir porté atteinte à l’islam pour avoir mis en musique et chanté un poème du Palestinien Mahmoud Darwiche contenant un verset du Coran. Il risque une peine de six mois à trois ans de prison. Dans un communiqué distribué hier, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) estime que les poursuites engagées contre Marcel Khalifé constituent «une sérieuse violation des droits à la liberté d’expression et à la liberté de conscience». «Ces droits sont garantis par la Convention internationale sur les droits civils et politiques dont le Liban est signataire», souligne le communiqué. La FIDH affirme que son «inquiétude est d’autant plus grande qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé», et rappelle qu’une représentation de la troupe de ballet moderne du chorégraphe français Maurice Béjart avait dû être écourtée le 8 novembre dernier à la demande de la censure, sous prétexte «d’atteinte à l’islam». L’organisation internationale appelle les autorités libanaises à «prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer à Marcel Khalifé un procès équitable mené par un tribunal indépendant». Elle considère que «l’espace de la liberté artistique représente un indicateur majeur du respect de la loi, de la démocratie et des libertés». «En cherchant à imposer le silence au chanteur, les autorités libanaises vont à l’encontre de la construction d’une société libre et ouverte, où la création artistique serait encouragée», conclut le communiqué.