Liban-Sud L'armée israélienne redoute un conflit militaire avec Damas selon le Maariv

Les services de renseignements militaires israéliens estiment qu’un retrait militaire du Liban pourrait provoquer un conflit militaire avec la Syrie, a indiqué hier le quotidien israélien Maariv. Les renseignements militaires (Aman) soulignent dans un rapport qu’il ne peut y avoir «une situation dans laquelle la frontière nord d’Israël serait calme, tandis qu’Israël continuerait à contrôler le Golan», a ajouté le Maariv en citant un officier supérieur. Le rapport estime que la Syrie n’a pas l’intention d’ouvrir un conflit «frontal» avec Israël, mais qu’elle «fera tout pour se battre sur le terrain libanais» en encourageant «des attaques massives» d’organisations telles que le Hezbollah dans le secteur frontalier ou même contre des localités du nord d’Israël. De telles opérations ne manqueraient pas de provoquer des «réactions dures» de l’armée israélienne, pouvant engendrer des ripostes. «Tout cela pourrait provoquer une escalade pouvant déboucher sur une confrontation directe entre Israël et la Syrie», poursuit le rapport. Selon Aman, l’occasion de parvenir à un accord israélo-syrien existe jusqu’à l’été prochain, avant la fin de la campagne électorale américaine. Mais si le Premier ministre Ehud Barak respecte son engagement d’un retrait avant juillet 2000 sans être parvenu à un accord, la Syrie «réchauffera le front pour déstabiliser l’ensemble de la région», a ajouté le Maariv en citant le rapport. M. Barak s’est engagé à retirer ses troupes du Liban-Sud d’ici au 7 juillet 2000 soit un an après la formation de son gouvernement, mais s’est toujours refusé à dire publiquement si ce retrait aurait lieu même en l’absence d’un accord avec la Syrie. Tous les efforts visant à relancer les négociations israélo-syriennes, gelées depuis février 1996, n’ont pour l’heure pas abouti, Damas exigeant qu’Israël s’engage préalablement à évacuer le plateau du Golan jusqu’aux frontières du 4 juin 1967.