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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Processus de paix - Pas de règlement au Sud sans solution globale Satterfield : revenir à l'esprit de partenariat dans les négociations

L’ambassadeur des États-Unis David Satterfield a réaffirmé hier avec force l’engagement de son pays en faveur d’une paix globale au Proche-Orient, soulignant la nécessité d’un «retour à l’esprit de partenariat» qui a prévalu après Oslo (entre Israéliens et Palestiniens) et laissant entendre encore une fois qu’il n’y aura pas de solution définitive du problème du Liban-Sud avant un règlement de toute la question régionale. M. Satterfield s’exprimait lors d’une rencontre avec des étudiants de la Lebanese American University, au campus de Jbeil. Plaidant pour davantage d’«ouverture» des pays de la région sur l’évolution des idées dans le reste du monde, M. Satterfield a souligné l’avance du Liban dans ce domaine, en notant par exemple que ce pays constituait à lui seul «la moitié du marché régional d’Internet». Se disant «admiratif» face à cette performance, qui illustre selon lui «l’ouverture du Liban sur les échanges d’idées et sur la démocratie dans le monde», il a souhaité que les autres pays arabes suivent son exemple. Évoquant les difficultés du processus de paix, il a réaffirmé que les États-Unis ne disposaient pas «d’un bâton magique pour régler tous les problèmes qui se sont accumulés pendant des décennies». «Nous sommes néanmoins engagés avec le président Bill Clinton à parvenir à cette paix que désire le Liban et que souhaitent tous les autres pays de la région», a-t-il dit. «Nous avons à cet effet réalisé des pas de géant durant les dix dernières années, et nous estimons que les obstacles que nous rencontrons aujourd’hui sont moins importants que ceux que nous avions connus dans le passé», a-t-il estimé. Indiquant que Washington allait s’employer à «aider le nouveau gouvernement israélien» qui verra le jour après les élections prévues en mai prochain, M. Satterfield a souligné qu’il «ne saurait y avoir de remise en question» du principe de «l’échange de la terre contre la paix», à la base du processus de paix déclenché à Madrid en 1991. «Je pense qu’il n’y a pas d’alternative au processus de paix, et qu’aucun pays de la région ne peut ou ne veut se retirer, ou reculer ou tourner le dos à ce processus», a-t-il encore dit. « Agir ensemble » L’ambassadeur s’est employé à expliquer les raisons pour lesquelles les États-Unis «s’abstiennent d’exercer des pressions sur les parties (en l’occurrence Israël) pour parvenir à une solution rapide, en dépit du fait qu’ils sont l’unique superpuissance restante». «Une paix imposée de l’extérieur et qui n’est pas le fruit d’une décision intérieure et conforme au droit des peuples à faire leur propre choix ne serait pas une paix efficace», a-t-il assuré. «Les États-Unis soutiendront toutes les mesures nécessaires au progrès et au développement, mais en aucun cas ils ne pourront prendre des décisions difficiles qui sont de la seule responsabilité des dirigeants politiques locaux», a-t-il insisté. Selon lui, les négociations de paix «ne sont pas un jeu dans lequel il y a des gagnants et des perdants. C’est une opération de laquelle tous sont gagnants ou perdants». «Le but, a-t-il souligné, ce n’est pas de compter les points gagnés par telle ou telle partie, mais d’agir ensemble pour réaliser des objectifs communs dans un climat de concorde et non d’inimitié». «Ce qui avait permis que des progrès soient réalisés après les accords (israélo-palestiniens) d’Oslo, c’est ce sentiment de partenariat, de communauté d’intérêt, cette conscience du préjudice collectif qu’entraînerait un échec» (des négociations), a poursuivi le diplomate. «C’est pourquoi nous croyons que le rétablissement de cet esprit de partenariat est l’unique solution pour aller de l’avant, et nous estimons que les peuples du Liban et des pays voisins seraient bénéficiaires s’ils y souscrivaient», a-t-il ajouté, assurant que les États-Unis n’épargneraient «aucun effort pour atteindre cet objectif». Abordant la question du Liban-Sud, M. Satterfield a admis que le Comité international de surveillance chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996 n’était pas en mesure de régler le problème, mais il a souligné dans le même temps qu’en collaboration avec la France, son pays est parvenu par le biais de ce comité à «maintenir la situation sous contrôle, en attendant le règlement définitif». «Un travail énorme a été accompli pour empêcher toute dégradation, tout retour à une confrontation généralisée», a-t-il souligné. «Mais nos regards demeurent fixés sur la nécessité d’une solution durable et le retour à la table des négociations, parce que nous avons une vision globale du Proche-Orient», a-t-il expliqué. «Nous savons qu’il y aura toujours des groupes, des partis et des individus hostiles au processus de paix, et qu’ils sont susceptibles de ramener la région vers l’obscurantisme et la violence. Nous savons que ces groupes et ces États pourraient dominer la région. Mais en ce qui nous concerne, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les garder sous contrôle», a-t-il dit.
L’ambassadeur des États-Unis David Satterfield a réaffirmé hier avec force l’engagement de son pays en faveur d’une paix globale au Proche-Orient, soulignant la nécessité d’un «retour à l’esprit de partenariat» qui a prévalu après Oslo (entre Israéliens et Palestiniens) et laissant entendre encore une fois qu’il n’y aura pas de solution définitive du problème du...