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Actualités - CHRONOLOGIE

Suisse - Les militants des droits de l'homme infligent un camouflet aux autorités Le président chinois chahuté dès son arrivée à Berne

Des manifestants tibétains ont provoqué un incident diplomatique entre la Suisse et le président chinois Jiang Zemin dont l’accueil officiel, jeudi à Berne pour un voyage officiel de trois jours, a été annulé. À peine le président chinois avait-il posé le pied devant le palais fédéral de Berne – le siège du gouvernement et du Parlement suisses – pour passer en revue une garde d’honneur que sifflets, drapeaux tibétains et banderoles ont fusé de toutes parts, y compris des toits des immeubles surplombant la place. Devant l’embarras des autorités suisses, parmi lesquelles la présidente socialiste de la Confédération, Mme Ruth Dreifuss, la cérémonie d’accueil a été purement et simplement annulée. «Vous avez perdu un bon ami», a alors déclaré le président chinois à Mme Dreifuss. «N’avez-vous pas la capacité de gérer ce pays?», a demandé furieux le président Jiang, avant de s’excuser de parler «avec franchise et sincérité». Le président chinois, manifestement de mauvaise humeur, a continué de tancer son homologue suisse en lui rappelant qu’assurer au visiteur étranger «une ambiance pacifique» constituait «le minimum de la politesse». En dix ans de voyages dans des pays étrangers, «j’ai toujours reçu un accueil chaleureux», a-t-il souligné. La colère du président ne s’est pas apaisée là. Une fois à l’intérieur du bâtiment officiel, au moment de l’échange de cadeaux, M. Jiang, qui a reçu une boîte à musique de grand prix, a noté, l’air toujours aussi courroucé, qu’elle semblait «mieux fonctionner que la sécurité du pays». Après cet accueil raté, aux yeux des protocoles suisse et chinois, Mme Dreifuss et M. Jiang devaient avoir de premiers entretiens consacrés à la situation des droits de l’homme en Chine. Avant même cet entretien, Mme Dreifuss avait publiquement fait savoir qu’elle ne recevrait son homologue chinois qu’à la condition expresse d’évoquer cette question délicate. La présidente devait remettre à son homologue chinois une liste de dissidents dont la Suisse demande la libération. Parmi eux figure un Tibétain, Tanak Jigme Sangpo. Ce dernier, incarcéré depuis 30 ans, a écopé de huit ans supplémentaires pour s’être écrié : «Vive le Dalaï Lama» durant la visite d’une délégation suisse à la prison de Lhassa en 1991. Une visite remise sur les rails Mais la guerre au Kosovo a partiellement remis la visite sur ses rails. Le président Jiang a renouvelé son appel à un arrêt immédiat des frappes aériennes de l’Otan contre la Yougoslavie, comme il l’avait fait la veille à Milan. Vendredi, le président chinois doit prendre la parole à Genève devant la conférence de l’Onu sur le désarmement, qui, après deux mois de travaux, n’a toujours pas adopté son ordre du jour. L’organisation humanitaire, Amnesty International, a prévu de manifester contre les violations des droits de l’homme en Chine. Une manifestation qui doit se dérouler devant le Palais des nations, transformé depuis plusieurs semaines en camp retranché après l’occupation d’une de ses salles de conférences par des militants séparatistes kurdes en février dernier. Le président chinois doit également s’entretenir brièvement avec l’ensemble des responsables des grandes agences de l’Onu parmi lesquelles Mme Mary Robinson, Haut commissaire aux droits de l’homme. Samedi, M. Jiang se rendra à Bâle puis à Zurich pour des entretiens avec des industriels suisses dont les présidents des géants de la chimie Novartis et Roche, ceux de Swatch et de ABB, principal fournisseur des turbines du gigantesque barrage des Trois-Gorges. Autant d’étapes auxquelles les défenseurs de la cause tibétaine et des droits de l’homme en Chine se sont également donné rendez-vous. M. Jiang s’envolera samedi en fin d’après-midi pour Vienne en Autriche.
Des manifestants tibétains ont provoqué un incident diplomatique entre la Suisse et le président chinois Jiang Zemin dont l’accueil officiel, jeudi à Berne pour un voyage officiel de trois jours, a été annulé. À peine le président chinois avait-il posé le pied devant le palais fédéral de Berne – le siège du gouvernement et du Parlement suisses – pour passer en revue une garde...