Loi électorale Naaman plaide pour le recours à la proportionnelle aux législatives

Le ministre des P et T, M. Issam Naaman, a plaidé en faveur d’une nouvelle loi électorale qui tiendrait compte de la complexité de la société libanaise tout en assurant une représentation authentique des électeurs. Selon lui, c’est à travers le recours au système proportionnel et non pas majoritaire pour les élections que les Libanais seront correctement représentés à la Chambre. M. Naaman, par ailleurs ancien député de Beyrouth, a donné hier une conférence sur le thème des législatives, à la Lebanese American University (LAU). Le ministre a commencé par noter que la loi électorale a toujours été fondée sur le recours au système majoritaire pour le scrutin. M. Naaman a exprimé de fortes réserves au sujet de ce système, «en raison de ses nombreux inconvénients», la principale étant, pour lui, qu’il ne reflète pas la véritable volonté des électeurs. «Les membres d’une liste peuvent être élus avec seulement une proportion de 35 % des voix des électeurs et ce n’est pas normal», a-t-il dit. Le système proportionnel a l’avantage de permettre aux électeurs de s’exprimer réellement, a précisé M. Naaman, ajoutant que la majorité des États démocratiques l’ont adopté «à l’exception de la France et de la Grande-Bretagne qui songent d’ailleurs maintenant à l’instituer». Le recours a ce système présente aussi l’avantage de briser l’étau confessionnel au niveau des élections, a poursuivi le ministre. Selon lui, «les défis que le Liban a à relever et qui ont imposé le choix d’un chef de l’État hors du cadre politique traditionnel imposeront peut-être aussi l’élaboration d’une loi électorale à l’antipode du système actuellement en vigueur». Pour M. Naaman, il est primordial que la nouvelle loi électorale permette d’atteindre les objectifs suivants : une représentation authentique des électeurs, une équité au niveau de la représentation, une relance de la concurrence entre des courants et des partis politiques et une dynamisation de la vie parlementaire, en pavant la voie à la formation de grands blocs parlementaires. Ce qu’il propose, «étant donné la complexité de la composition de la société libanaise», c’est l’institution d’un système électoral «composé qui impose les petites circonscriptions ainsi que la circonscription unique et qui soit un mélange des deux systèmes majoritaire et proportionnel pour le scrutin». Un premier tour d’élections sera organisé au niveau des cazas. Le système appliqué pour le scrutin sera le majoritaire, a expliqué le ministre, précisant que lors du deuxième tour qui sera organisé au niveau de la circonscription unique, soit à l’échelle nationale, c’est le système proportionnel qui sera mis en vigueur.