Liban-Sud - Duels artillerie Levée partielle du blocus de Hasbaya

L’aviation israélienne a effectué hier après-midi plusieurs passages dans le ciel de Beyrouth lâchant à plusieurs reprises des leurres thermiques dont l’explosion a fait croire un moment qu’il s’agissait de tirs de DCA. Le premier passage des appareils israéliens s’est produit vers 15h30. Par ailleurs, l’aviation de l’État hébreu a effectué plusieurs raids fictifs contre des positions proches de Saïda, avant de se diriger de nouveau vers le Sud. Dans le même temps, l’artillerie israélienne entrait en action et bombardait, aux canons de 120 et 150 mm, les abords des villages de Majdel Zoun, Mansouri, Zebkine, Jbal el-Botm, Cheaytiyé et Henniyé, ainsi que la route Zebkine-Henniyé et les vallons environnants. Trois obus se sont abattus sur la route du littoral, près de Mansouri, sans faire de dégâts. La résistance, pour sa part, a bombardé les positions israéliennes de Dabché, Blatt et Tallet el-Radar. Sur un autre plan, l’armée israélienne a allégé hier le blocus frappant les régions de Hasbaya, Ibl el-Saki et Qenia, dans le caza de Hasbaya, et a autorisé certains particuliers à emprunter de nouveau le point de passage de Zemraya reliant cette partie de la zone occupée au reste du Liban, pour aller s’approvisionner en pain, légumes et fruits. Début de pénurie Ce point de passage avait été fermé, voici quatre jours, dans le cadre des mesures punitives frappant les localités druzes du Liban, après la mort du général Erez Gerstein, commandant des forces israéliennes au Liban, le 28 février dernier, dans une embuscade du Hezbollah. Les dignitaires religieux et politiques druzes sur place, ainsi que plusieurs personnalités druzes à Beyrouth et dans le Chouf, ont dénoncé ce blocus et réclamé «la levée du siège injustement imposé à leur communauté». Des mesures similaires prises dans le passé frappaient indistinctement tous les habitants de la zone, près de 100 000 à l’heure actuelle, et dont les druzes forment moins de 20 %. L’interdit israélien, à la veille de la fête de l’Adha, a entraîné un début de pénurie, ont indiqué des habitants. Arrestations de miliciens Par ailleurs, il se confirmait hier qu’une dizaine de miliciens de l’Armée du Lban-Sud (ALS) ont bien été arrêtés, vendredi dernier, dans la zone occupée par l’État hébreu. L’un d’entre eux, Adel Younès, de confession druze comme la plupart de ses camarades, a été relâché hier matin, a-t-on constaté. Les miliciens sont soupçonnés de collaborer avec les services de sécurité libanais et d’avoir aidé le Hezbollah dans son attaque du 28 février, lorsque ses commandos avaient tué le chef des forces israéliennes au Liban, le général Erez Gerstein. Dans ce cadre, une quarantaine de druzes avaient été appréhendés puis relâchés au cours du week-end dernier. Désertion Par ailleurs, un milicien de l’ALS a déserté hier la zone occupée et s’est livré à l’armée libanaise, ont indiqué des sources de service de sécurité au Liban-Sud. Marwan Khalil Nabaa, originaire de Chebaa, un village du secteur oriental de la zone occupée par Israël, a fui à pied, à travers une région montagneuse, pour éviter les barrages de l’armée israélienne et ceux de l’ALS. Arrivé en zone libérée il s’est livré aux soldats libanais. Il a affirmé être le frère de Mohammed Nabaa, un responsable des services de renseignements de l’ALS, dont la défection il y a 5 mois avait permis de démanteler un réseau pro-israélien et l’arrestation d’une vingtaine de personnes qui opéraient dans une région sous contrôle libanais.