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Actualités - REPORTAGES

Un secteur d'activité plein de promesses

Comme tout marché florissant, le monde des expositions est un milieu de compétition féroce. Il faut être le meilleur pour pouvoir s’affirmer. Toutefois, cette activité reste relativement jeune au Liban et chacun peut encore y trouver sa place. Il s’agit de distinguer deux genres d’expositions. Mahmoud Joueidy, président de la société Ober Moyen-Orient, explique: «Nous avons d’abord les expositions professionnelles qui ciblent les commerçants et les hommes d’affaires. L’accès à ces expositions est uniquement ouvert aux professionnels et leur objectif est d’établir un contact direct entre eux, afin de créer de nouveaux marchés. Nous avons ensuite les expositions grand public, qui s’adressent aux consommateurs. Elles ont pour fonction de favoriser la vente directe, de promouvoir certains produits, ou tout simplement de rappeler aux consommateurs l’existence de tel produit ou de telle société». Depuis 1993, Promofair se bat pour imposer ce type de salons. Les débuts ne se sont pas faits sans peine, «la bataille fut rangée pour imposer les salons professionnels», affirme Walid Yared, directeur commercial de Promofair. Aujourd’hui, cette société est sans doute leader sur le marché libanais et compte à son actif les plus grands salons axés sur des thèmes tels que l’informatique, l’audiovisuel… De plus, Promofair travaille de pair avec les associations et les syndicats. Selon Walid Yared, «cela donne plus de crédibilité au salon et nous permet de connaître les vrais besoins de la profession en question». De nouvelles stratégies vers l’internationalisation Le marché libanais des expositions, bien qu’encore jeune, évolue sans cesse. Chafic Baz, président-directeur général de la société Régie d’Exposition, remarque: «Les stratégies qu’adoptent actuellement la plupart des organisateurs de salons varient selon que leurs manifestations sont à vocation internationale, nationale ou régionale. Les uns aspirent à une plus grande internationalisation, alors que les autres misent plutôt sur la mise en place de manifestations à taille humaine s’adressant à des marchés bien segmentés, définis et ciblés». Marie-Claude Bittar, cofondatrice de PromOrient, constate cependant: «De plus en plus de grands salons se créent. Ainsi, le Liban est en passe de gagner un espace dans le monde des salons au niveau international». Le but de PromOrient est d’inscrire des manifestations comme AWTTE dans le circuit des salons internationaux. «mais le problème du Liban c’est que pendant vingt ans, il est resté hors de ces circuits qui se sont, depuis, beaucoup développés, et certains pays ont maintenant le vent en poupe», constate Marie-Claude Bittar, avec une pointe d’amertume. Ainsi, Joumana Salamé, co-fondatrice d’Hospitality Services, a pu observer dans le cadre du salon hôtelier Horeca, que la part des exposants étrangers tournait autour de 20%. «Mais, il faut que tous les acteurs concernés tentent de faire évoluer ce salon vers l’internationalisation, ajoute-t-elle. Localement, tous les clients sont généralement fidèles et reviennent, car le salon apporte ses fruits à court, moyen ou long terme. Mais, pour les clients étrangers, il faut tenir compte de certaines contraintes. Le Liban doit retrouver sa place de plaque tournante du Moyen-Orient afin d’attirer davantage d’étrangers». Les faiblesses du marché libanais résident essentiellement, selon Walid Yared, dans la crédibilité. «En effet, pour qu’un exposant étranger revienne chez nous, il faut lui assurer un produit réel et ne pas lui promettre des châteaux en Espagne, déclare-t-il. Il faut également beaucoup miser sur les visiteurs, car ce sont eux qui font pencher la balance. Quel serait l’intérêt d’un salon si personne ne le visitait! Il faut savoir que le marché libanais est assez limité en lui-même, mais nous pouvons redonner au Liban son image de plaque tournante. En effet, l’infrastructure ne cesse de s’améliorer et les atouts dont nous disposons tels le climat et la langue... doivent être mis en évidence afin d’attirer de plus en plus d’exposants et de touristes. Les difficultés du marché actuel sont certainement économiques, mais elles résident aussi dans le contexte régional». Effectivement, Marie-Claude Bittar observe, elle aussi, que «ce qui freine le Liban aujourd’hui et qui l’empêche de se tailler une place de choix dans le domaine des salons, c’est l’instabilité régionale. Cet aspect influe sur la place du Liban dans la région». Un besoin croissant d’organisation Préparer une exposition n’est pas une mince affaire. Une étude de marché précède la mise en place du projet; puis, une fois l’exposition organisée, une importante promotion est nécessaire. Le professionnalisme des organisateurs est de rigueur à tous les niveaux. En observant l’évolution du secteur depuis le début des années 90, Walid Yared est confiant: «Le marché tend actuellement à imposer aux organisateurs des salons de plus en plus professionnels, vu que les visiteurs sont plus exigeants. De ce fait, le marché s’est peu à peu décanté en ce qui concerne les salons professionnels. En effet, nous trouvons de moins en moins d’expositions – hormis les foires grand public à vente directe – portant sur le même thème s’organiser chaque année». De plus, les exposants trouvent beaucoup d’avantages à participer à des expositions. «Le salon crée un besoin d’achat. Le visiteur, voyant tous les articles qui lui sont proposés, peut comparer et faire son choix plus facilement. La participation à un salon complète généralement une campagne publicitaire». Pour Chafic Baz, «un salon est fait pour servir directement ou indirectement le consommateur. Son succès est donc lié à l’importance du marché. Plus il y a de consommateurs, plus il y a de chances de développement dans l’avenir. De plus, le visiteur est de mieux en mieux informé, son comportement a changé. Si, auparavant, il achetait facilement, aujourd’hui, il vient davantage s’informer, prendre le pouls de la manifestation, juger et jauger l’article et son prix. Le visiteur est tout aussi important que l’exposant, sans lui plus rien n’est possible. Mais son temps de visite diminue». C’est pourquoi la mise en place d’une structure parfaitement organisée est totalement indispensable, qui aidera par ailleurs à optimiser l’investissement des exposants. Joumana Salamé va dans le même sens et déclare: «Il y a quelques années, le Liban a connu une flambée de salons; à la limite, il était mal vu d’en organiser, tout était mélangé: salon, foire, exposition... Il faut donc réguler tout cela. C’est dans ce contexte que le regroupement des organisateurs d’expositions et propriétaires de parcs d’expositions au Liban est utile, car à un moment donné, nous connaissons tous les mêmes problèmes». Selon Chafic Baz, l’intervention de l’État peut s’avérer nécessaire, «si elle a pour but de réglementer la tenue et les normes des expositions. Cela devrait provoquer non seulement un sursaut salutaire de la part de nos professionnels, mais aussi susciter des actions d’information et de promotion de la part des pouvoirs publics en direction des exposants. Toutefois, une initiative reste à prendre afin de dynamiser la profession. Elle consisterait à publier une étude statistique sérieuse menée auprès des principaux centres d’expositions; ces statistiques permettraient d’analyser de façon précise les chiffres de 1998 et l’évolution de se secteur de l’activité économique. Elles constitueraient un outil précieux d’appréciation de l’évolution des manifestations qui se produisent dans le pays et de l’impact qu’elles ont sur l’économie en général».
Comme tout marché florissant, le monde des expositions est un milieu de compétition féroce. Il faut être le meilleur pour pouvoir s’affirmer. Toutefois, cette activité reste relativement jeune au Liban et chacun peut encore y trouver sa place. Il s’agit de distinguer deux genres d’expositions. Mahmoud Joueidy, président de la société Ober Moyen-Orient, explique: «Nous avons...