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Actualités - CHRONOLOGIE

Scandale - Beydoun appelle les libanais à restituer à l'Etat toute antiquité en leur possession Perquisitions chez des antiquaires de renom

L’actualité d’hier avait des relents d’archaïsme… Perquisitions chez des antiquaires de renom et dans certaines villas à Jbeil et Yarzé, convocation aujourd’hui de l’ancien directeur de la DGA, Camille Asmar, au Palais de justice. Si l’enquête sur le vol d’antiquités suit un cours judiciaire tout à fait normal, le procédé, quant à lui, laisse franchement à désirer. Quel besoin en effet de faire tant de tapage autour d’une affaire qui n’en est pourtant qu’à ses débuts ? En se faisant escorter de caméras prêtes à filmer des entrepôts présentés comme autant de cavernes d’Ali Baba, l’avocat général du parquet financier ne craint-il pas une médiatisation qui pourrait desservir la cause défendue ? Loin de préjuger du bien-fondé de l’enquête et de ses résultats, on peut déplorer en revanche la publicité outrancière faite à l’événement et les commentaires télévisés qui ont souvent frisé hier soir la démagogie. Que dire enfin des appels lancés (comme s’il y avait péril en la demeure) par les autorités officielles et judiciaires ? À l’instar du ministre de la Culture, Mohammed Youssef Beydoun, le procureur Khaled Hammoud a demandé à toute personne ayant en sa possession une pièce d’antiquité de la déclarer ou de la remettre à la brigade libanaise de l’Interpol sous peine de poursuites judiciaires. Chercherait-on par ce moyen à encourager la délation, principale caractéristique d’un système policier ? Les perquisitions Mais revenons aux faits. L’ancien directeur de la direction générale des antiquités, Camille Asmar, est convoqué ce matin au Palais de justice pour être entendu par l’avocat général du parquet financier Khaled Hammoud. Celui-ci a déjà entendu 21 personnes interrogées à ce sujet. Hier, sur instruction de M. Hammoud, des agents de la brigade libanaise de l’Interpol ont perquisitionné l’entrepôt et la galerie de l’antiquaire Naji Asfar, dans les quartiers de Saïfi et d’Achrafieh, ainsi que l’entrepôt et le domicile du président de l’Association libanaise des antiquaires, Farid Ziadé, à Jdeidet Ghazir. Des centaines de pièces archéologiques ont été retrouvées dans l’entrepôt, certaines d’entre elles – mosaïques, statues, colonnes, chapiteaux, et vases rares – remontant au IIIe siècle après J-C. 312 autres pièces ont été découvertes au domicile de M. Ziadé. En tout et pour tout, plus de 1 000 pièces ont été saisies en ces lieux mis sous scellées et transférées au département de l’archéologie du ministère de la Culture. M. Hammoud a également demandé au département de la police chargé du trafic des pièces antiques de lui présenter un rapport sur les objets anciens volés du Liban et exportés à l’étranger. Les précisions de Beydoun Le ministre de la Culture, Mohammed Youssef Beydoun, s’est empressé de rassurer avec beaucoup de tact tous les profanes en la matière qui appréhendent d’être poursuivis en justice : «Nous avons tous vécu pendant 17 ans une situation anormale et nombreuses sont les personnes qui, trouvant une pièce ancienne, la gardaient chez elles pour éviter qu’elle ne soit volée ou exportée. C’est le cas de beaucoup de gens qui méritent toute estime et considération», a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse. M. Beydoun a toutefois réclamé de ceux-là la restitution au plus vite des pièces en leur possession à la DGA.
L’actualité d’hier avait des relents d’archaïsme… Perquisitions chez des antiquaires de renom et dans certaines villas à Jbeil et Yarzé, convocation aujourd’hui de l’ancien directeur de la DGA, Camille Asmar, au Palais de justice. Si l’enquête sur le vol d’antiquités suit un cours judiciaire tout à fait normal, le procédé, quant à lui, laisse franchement à désirer....