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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Lahoud et Hoss condamnent les survols aériens Opération du Hezbollah et bombardements israéliens(photo)

Au jour du 21e anniversaire de l’invasion israélienne du 14 mars 1978, la tension au Liban-Sud demeurait vive hier, sans toutefois atteindre le degré inquiétant qui avait marqué les quarante-huit heures précédentes. À la suite des intenses survols de plusieurs régions libanaises par l’aviation de l’État hébreu dans la soirée puis la nuit de vendredi à samedi, qui ont provoqué la mise en état d’alerte maximum de l’armée libanaise et ont été vivement condamnés par le chef de l’État Emile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss, l’artillerie israélienne est entrée en action hier contre le village de Haddatha, au Liban-Sud, blessant une civile et faisant des dégâts matériels. Selon une source policière, 60 obus sont tombés sur les quartiers de ce village, situé à un kilomètre au nord de la zone occupée, endommageant des habitations et des voitures et blessant légèrement Fatima Nasser, âgée de 33 ans. Ce bombardement est intervenu après une opération menée par le Hezbollah contre une position israélienne à Beit Yahoun, dans le secteur occidental de la zone occupée. Selon l’Armée du Liban-Sud (ALS), l’opération du Hezbollah n’a pas fait de victimes. La formation islamiste, qui a revendiqué l’attaque, a affirmé que celle-ci avait causé des «pertes certaines». Samedi, un milicien de l’ALS avait été blessé par l’explosion d’un engin piégé déposé par le Hezbollah sur la route de Soujoud, dans le secteur central de la zone occupée. Dans un communiqué, le parti islamiste a indiqué avoir visé une patrouille de l’ALS et affirmé avoir «blessé plusieurs de ses membres». L’ALS a indiqué par ailleurs que le Hezbollah avait mené samedi six autres opérations contre ses positions ainsi que celles de l’armée israélienne dans différents endroits de la zone occupée, sans faire état de victimes. Cette «série d’attaques contre des positions de l’armée d’occupation et de ses agents à la mitraillette et aux obus», a également été revendiquée par le Hezbollah qui a fait état de «pertes» dans les rangs israéliens et de l’ALS. Les positions visées étaient celles de Dabché et Taybé, dans le secteur central de la zone occupée, et Radar, Tayr Harfa et Blat, dans le secteur occidental. Auparavant, l’aviation israélienne avait poursuivi durant toute la nuit de vendredi à samedi ses survols de certaines régions libanaises, qui ont été confirmés par un porte-parole militaire israélien à Jérusalem, cité par l’AFP. «Nos forces aériennes ont effectué un certain nombre de missions au Liban dans la nuit de vendredi à samedi», a indiqué dans un communiqué laconique ce porte-parole, qui s’est abstenu de toute précision supplémentaire. Une source militaire libanaise a pour sa part indiqué samedi que l’aviation israélienne a continué durant toute la nuit précédente à violer l’espace aérien libanais, survolant diverses régions de la Békaa, du Mont-Liban et du Liban-Sud. Selon cette source, l’armée, placée en état d’alerte tout au long de la nuit, continuait à surveiller les mouvements israéliens en journée. La veille, en fin de soirée, une source militaire avait indiqué notamment que des hélicoptères de reconnaissance et des avions de chasse survolaient Beyrouth, la région de Nahr Ibrahim et la Békaa. Samedi soir, des avions sans pilotes israéliens ont survolé pendant dix minutes la ville de Baalbeck, où le Hezbollah, qui s’était également placé en état d’alerte, a renforcé ses positions. Réagissant à ces survols, le président Émile Lahoud a accusé samedi Israël de chercher à «provoquer la tension». « Terroriser » les Libanais Dénonçant ces survols comme une «violation de la souveraineté du Liban», M. Lahoud, cité par l’Ani (officielle), a estimé qu’il s’agissait d’une «poursuite par Israël de sa politique agressive dans le but de provoquer la tension, notamment après le refus du Liban de modifier les arrangements d’avril 1996», relatifs à la protection des civils libanais et israéliens. Pour sa part, M. Hoss a estimé, dans une déclaration à la presse, que «le survol intense dans la nuit de vendredi par la chasse israélienne de plusieurs régions libanaises est une poursuite de la violation de notre souveraineté et vise à terroriser les Libanais, notamment les femmes et les vieillards». «Si Israël croit pouvoir nous intimider et nous forcer à renoncer à notre droit de réclamer son retrait inconditionnel, il se fait des illusions car notre position est immuable», a ajouté M. Hoss. Des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane affirment que les survols israéliens avaient deux objectifs. Tout d’abord, il s’agissait de préparer une opération militaire «qui aurait été annulée in extremis pour diverses raisons, et notamment à cause de l’état d’alerte décrété par l’armée libanaise». Ensuite, il s’agissait d’adresser «un message au secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, Martin Indyk, pour lui faire comprendre qu’il ne pouvait se permettre de visiter la région sans se rendre en Israël». M. Indyk se trouvait hier à Damas où il s’est entretenu aves les responsables syriens. Il s’était rendu d’abord en Turquie et en Jordanie et devait gagner le Maroc.
Au jour du 21e anniversaire de l’invasion israélienne du 14 mars 1978, la tension au Liban-Sud demeurait vive hier, sans toutefois atteindre le degré inquiétant qui avait marqué les quarante-huit heures précédentes. À la suite des intenses survols de plusieurs régions libanaises par l’aviation de l’État hébreu dans la soirée puis la nuit de vendredi à samedi, qui ont provoqué...