Entre affaires et vacances

Le salaire de chaque soldat finlandais s’élève au minimum à 3 000 dollars américains. Pour cette raison, à proximité du contingent, une allée de magasins a vu le jour : épicerie, magasin de vêtements, articles de sport, sacs de voyage… Tout est là. L’on peut payer en dollars, en livres ou plus simplement en carte Visa. Un propriétaire de magasin se plaint. Ses cannes à pêche, ses tenues de plongée sous-marine et ses palmes ne se vendent plus. Simple : ce matériel était fort prisé par les soldats du contingent norvégien qui a quitté le Liban-Sud en novembre passé. «Le chiffre d’affaires a baissé de plus de trois quarts », dit-il. Les soldats de la paix finlandais emploient actuellement (à leur propre compte) deux Libanais : un interprète qui effectue une permanence de trois heures quotidiennes à l’hôpital de Srifa. L’interprète précise qu’il travaille «depuis 12 ans avec le contingent finlandais; je ne suis pas seulement leur interprète mais aussi leur ami». Et un jardinier libanais qui travaille à l’intérieur du quartier général finlandais. Il a 68 ans, n’a pas d’horaire fixe. Il est présent à la base quand les soldats de la paix ont besoin de lui. Que font les soldats de la paix finlandais durant leurs heures de repos ? «Du sauna et du sport», répondent-ils. Ils ont généralement des congés de quatre jours au cours desquels ils visitent les pays de la région. Souvent aussi ils se rendent à Beyrouth, à Tripoli, à Baalbeck, à Jounieh et à la grotte de Jeita, dans un minibus du contingent nommé «la voiture des vacances » par les soldats eux-mêmes. Explications : «Quand nous voulons voir du pays, nous louons la voiture et nous la payons au kilomètre», raconte un Casque bleu. La somme à payer n’est pas chère mais la voiture est rarement au quartier général finlandais. L’offre étant beaucoup plus faible que la demande, il faut louer le minibus plusieurs semaines avant le départ en vacances.