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Actualités - REPORTAGES

Finul - Un air de Scandinavie en plein Sud Hôpital et sauna finlandais, tout pour les soins et la détente (photos)

Srifa, village du Liban-Sud, accueille les Casques bleus finlandais. C’est ici que le contingent, arrivé au Liban en 1982, a établi son quartier général dans la zone libre de la région. Avant d’arriver à la caserne, il faut passer par des barrages contrôlés par des soldats scandinaves blonds, aux yeux clairs et à la peau hâlée. En face d’eux se dressent des posters de l’ayatollah Khomeyni et du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. L’échange entre les deux cultures promet d’être considérable. C’est une femme soldat qui ouvre le portail menant à la caserne, dont la plupart des bâtiments, peints en blanc, sont en préfabriqué. Des jeeps et des camions de la Finul, eux aussi couleur neige, sont garés ici et là. Seul un petit bâtiment marron entouré d’un jardin fait défaut dans ce paysage clair. Construit en bois propre, à côté de l’entrée d’un abri, ce petit édifice au toit pointu n’est autre qu’un sauna finlandais. La petite maison accessible à l’aide d’un escalier en bois abrite également une cuisine. Un barbecue, recouvert d’un tissu bleu aux couleurs de la Finul, est placé dans le jardin d’en face. Beaucoup de soldats du contingent ont leur sauna à l’intérieur de la caserne mais celui-ci est fort particulier. Non seulement le sauna mais aussi tout le bois nécessaire à sa construction a été importé de la Finlande. C’est dans ce lieu, également, que les Casques bleus invitent les notables des villages voisins. Le contingent finlandais formé de 452 soldats, dont 95 % sont des réservistes de l’armée, est responsable de deux régions au Liban-Sud. L’une située dans la zone enclavée, contrôlée par la Finul, l’autre dans la zone libre. Cette dernière regroupe dix villages où vivent environ 35 mille personnes. Bien que le mandat des Casques bleus soit renouvelable tous les six mois, les soldats de la paix finlandais effectuent un séjour de quatorze mois au Liban-Sud. «Le temps de s’acclimater», disent-ils. Les habitants du village et des localités voisines, eux, se sont habitués à la présence des Casques bleus. Ils profitent de l’aide humanitaire directe du contingent finlandais. Une aide quotidienne dont le coût s’élève à 20 mille dollars par an, payée par le gouvernement d’Helsinki. D’autres projets humanitaires à budgets spéciaux ont également vu le jour, notamment un petit hôpital, deux dispensaires, une école et un dépotoir, opérations financées par le gouvernement finlandais. Patient, médecin et interprète Tout juste à côté de la base de Srifa, les Finlandais ont construit un petit hôpital ouvert aux soldats des Nations unies et aux habitants des villages voisins. Fondé en 1983, l’hôpital a été élargi il y a deux ans. Il est ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour les cas urgents. Deux médecins et un dentiste finlandais assurent des consultations et des soins gratuits. Parmi les médecins figure un spécialiste, venu spécialement pour l’aide humanitaire. Avant d’arriver au Liban, il avait travaillé auprès de la Croix-Rouge. Neuf infirmières finlandaises s’occupent des patients, généralement des Casques bleus, qui restent à l’hôpital. À l’hôpital de Srifa, la blouse blanche habituelle des médecins a été remplacée par l’uniforme vert des soldats de la paix. Afin de pouvoir procéder aux consultations, les spécialistes ont recours à un interprète libanais qui y assiste. Un soldat médecin, Sormuren Jorma, raconte que «l’hôpital accueille plus de 200 personnes par mois; en hiver le chiffre monte jusqu’à 1 000». L’hôpital de Srifa assure des soins à plus de 10 000 personnes par an. En cas d’urgence, les habitants des villages voisins se rendent au quartier général finlandais tout près de l’hôpital. Ces urgences sont généralement des accidents ménagers (brûlures, coupures…). Les médecins finlandais effectuent également des campagnes de sensibilisation (relatives à l’hygiène) auprès de la population locale. Le soldat médecin indique que «les Casques bleus finlandais hospitalisés souffrent généralement d’infections dues essentiellement au changement des conditions climatiques et de blessures à cause des exercices sportifs presque quotidiens». Il note que grâce à la clinique, il s’est fait des amis parmi les personnes qui le consultent. «Nous recevons souvent des invitations », dit-il. Qu’est-ce qui l’a le plus frappé au Liban-Sud ? «L’extrême politesse des gens et leur attachement à la religion». «Beaucoup de patients qui viennent pour consultation disent : “ Nous laissons l’affaire à Dieu”, explique-t-il, étonné. Une école en mémoire d’un Casque bleu Mis à part le petit hôpital de Srifa, deux dispensaires ont été aménagés dans la zone finlandaise et des médicaments ainsi que d’autres services sont assurés aux hôpitaux libanais de la région. Ces médicaments et d’autres biens de consommation sont acheminés au Liban, par avion, toutes les deux semaines à partir de la Finlande. Dans le bureau du colonel Ari Halonen, commandant du contingent finlandais de la Finul, des portraits de tous ses compatriotes qui ont occupé le même poste que lui sont accrochés aux murs. Une bonne quinzaine. Se penchant sur l’aide humanitaire fournie par son contingent, le colonel Halonen souligne que «les Casques bleus finlandais assurent protection et assistance à la population ». Et de noter que «l’aide finlandaise est divisée en plusieurs secteurs, notamment les soins hospitaliers, la protection de l’environnement et la scolarisation ». «Mis à part les projets spéciaux financés par le gouvernement finlandais, l’aide humanitaire annuelle s’élève à 20 mille dollars divisés comme suit : 40% sur l’aide humanitaire, 25% pour l’éducation et 35% pour diverses activités», ajoute-t-il. Le contingent finlandais octroie une aide à quatorze écoles publiques et privées locales, dont quatre sont situées à l’intérieur de la zone enclavée. Le contingent prévoit des fournitures diverses, des photocopieuses, des bureaux, des livres aux enfants. Il y a quelques années, le gouvernement finlandais a construit une école à Dahr el-Sadoura, l’école Tom Kjällman, en mémoire d’un soldat de la paix finlandais, tué au Liban-Sud en 1985 alors qu’il conduisait une ambulance. Il avait 21 ans. Certains finlandais sont tombés au Liban-Sud, d’autres se sont mariés à des Libanaises. La plupart effectuent, depuis dix-sept ans, un séjour dans un pays qui leur est inconnu, et regagnent la Finlande avec de bons souvenirs. Dans une salle de la base finlandaise, des horloges accrochées au mur marquent le temps des grandes capitales du monde. Beyrouth et Helsinki affichent la même heure.
Srifa, village du Liban-Sud, accueille les Casques bleus finlandais. C’est ici que le contingent, arrivé au Liban en 1982, a établi son quartier général dans la zone libre de la région. Avant d’arriver à la caserne, il faut passer par des barrages contrôlés par des soldats scandinaves blonds, aux yeux clairs et à la peau hâlée. En face d’eux se dressent des posters de...