Beydoun appelle à une mobilisation internationale pour le Sud

Le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Mohamed Youssef Beydoun, a appelé la communauté internationale à «se mobiliser d’urgence pour mettre un terme définitif aux agressions inacceptables d’Israël qui menacent la stabilité du Liban et la paix au Proche-Orient et pour exiger l’application immédiate de la résolution 425». M. Beydoun a tenu ces propos à l’Institut du monde arabe, à Paris, où il a assisté aux côtés du ministre français de l’Industrie, M. Christian Perret, et du député Marwan Hamadé à l’émission d’un timbre commémoratif à l’effigie de la déesse Europe, sœur de Cadmos, enlevée par Zeus des rivages de Phénicie et emportée en Grèce. M. Beydoun a notamment affirmé : «Je me réjouis aujourd’hui de célébrer avec vous l’émission de ce timbre dont la portée symbolique n’échappe à personne, et qui constitue un témoignage de plus de la solidité des liens qui unissent la France au Liban. Cette célébration revêt à nos yeux une importance considérable. À l’heure où la communauté européenne se rassemble autour d’une monnaie unique, l’euro, il est bon de rendre hommage à celle qui, partie de nos rivages phéniciens, de Sidon plus précisément, donna à l’Europe son nom. «Aussi, l’exposition qui se déroule à l’Institut du monde arabe sur le thème “Liban, l’autre rive”, et à l’occasion de laquelle ce timbre est émis, constitue-t-elle la meilleure preuve de ce que les efforts conjugués de deux pays peuvent offrir à la culture universelle. Cette exposition a été, pendant plusieurs mois, la vitrine culturelle du Liban en France, et ce n’est que justice que de l’immortaliser grâce à un timbre commémoratif. «Enfin, à l’heure où Beyrouth, proclamée par l’Unesco capitale culturelle du monde arabe pour l’année 1999, accueille des manifestations culturelles diverses, nationales, arabes et internationales, ce timbre vient à point nommé pour rappeler le rôle civilisateur joué par Cadmos, le frère d’Europe, qui partit à la recherche de sa sœur enlevée par Zeus et emporta avec lui l’alphabet qu’il répandit dans l’espace grec. De fait, entre l’Orient et l’Occident existent des points d’intersection, des traits d’union forgés par les mythes, par l’Histoire ou par les hommes, qui nous rappellent que ces deux mondes, loin de s’opposer, sont complémentaires». Fenêtre sur l’Occident Et de poursuivre : «À cet égard, la situation de Beyrouth est exemplaire : située au carrefour de trois continents, cette ville, dont les ruines récemment exhumées attestent du nombre incalculable de civilisations qui s’y sont succédé, a toujours été une fenêtre ouverte sur l’Occident, un lieu d’échanges et d’ouverture. N’est-ce pas notre poétesse Nadia Tuéni qui écrivait : “Beyrouth est en Orient le dernier sanctuaire Où l’homme peut toujours s’habiller de lumière”? «Pays francophone par excellence, le Liban continue de militer pour que la langue française, langue de Victor Hugo, de Molière, de Flaubert, langue de la liberté, langue des valeurs humaines, continue d’enrichir notre culture tout en respectant notre spécificité et notre appartenance au monde arabe et à sa langue. «Puisse cette célébration renforcer davantage encore les relations franco-libanaises et rappeler à tous les amis du Liban que la terre qui enfanta Europe est, aujourd’hui encore, soumise à des bombardements aveugles et qu’il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour mettre un terme définitif aux agressions inacceptables d’Israël qui menacent la stabilité du Liban et la paix au Proche-Orient, et pour exiger l’application immédiate de la résolution 425 de l’Onu». Et de conclure : «Je vous remercie, Monsieur le ministre, et, à travers votre personne, je remercie la France pour ce magnifique hommage rendu au Liban. Je remercie M. Cabanna et l’Institut du monde arabe pour avoir accueilli cette exposition remarquable qui fait honneur au pays du cèdre».