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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Nous n'avons plus rien à faire là-bas L'armée israélienne prend position sur le retrait

Le commandement militaire israélien s’est engagé à son tour cette semaine dans le débat qui divise l’opinion publique au sujet d’un retrait militaire au Liban-Sud, à la suite d’une aggravation des pertes. «Il est temps de dire la vérité en face: nous n’avons plus rien à faire au Liban», a déclaré vendredi au quotidien Haaretz un officier supérieur, après la mort la semaine dernière au Liban-Sud de six militaires, dont un général, et d’un journaliste dans des attaques du Hezbollah chiite libanais. «Le Hezbollah, qui a monté ces attaques, n’est pas une organisation terroriste mais bien un mouvement de libération nationale menant une guerre de guérilla», a ajouté l’officier sous couvert d’anonymat. «Dans ces conditions, il est impossible de vaincre sur le terrain», a estimé cet officier, citant l’exemple de la guerre d’Algérie et du Vietnam. Son approche est partagée par l’ancien commandant de la région Nord d’Israël, le général Amiram Levine, devenu le «numéro deux» du Mossad, le service secret, ainsi que par l’ex-commandant des renseignements militaires, le général de réserve Haïm Efrati. L’actuel commandant de la région Nord, le général Gaby Ashkenazi, a lui-même reconnu vendredi que l’armée éprouvait des «difficultés à localiser» les combattants du Hezbollah, dans une interview au journal Maariv. Un commandement divisé «Nous éprouvons des difficultés à localiser le Hezbollah au milieu des zones habitées, non seulement au voisinage des lignes mais en profondeur au Liban», a déclaré le général à la tête des forces israéliennes au Liban. Le général s’est prononcé en revanche contre un retrait inconditionnel du Liban. «Un retrait sans accord (de sécurité) et sans le désarmement du Hezbollah serait trop dangereux», a-t-il estimé. «Le commandement militaire est aussi divisé que le reste de l’opinion sur cette question», estime un expert militaire, M. Amir Oren. Pour ce commentateur militaire du quotidien Haaretz, «certains responsables sont prêts à prendre le risque d’un retrait inconditionnel alors que d’autres craignent que sans accord avec Beyrouth et Damas, le nord d’Israël devienne la cible d’attaques, ce qui pourrait entraîner une très grave escalade militaire». Selon lui, «le commandement militaire a le sentiment que l’armée paie les pots cassés» pour des décisions des politiciens. Les conditions d’un retrait israélien du Liban-Sud sont devenues la semaine dernière un sujet central de débat de la campagne électorale après les lourdes pertes militaires israéliennes. Le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont fait miroiter un possible retrait du «bourbier libanais» d’ici un an. M. Barak s’est engagé à procéder, s’il remporte les prochaines élections, à un retrait d’ici juin 2000, et laissé entendre qu’Israël ferait suffisamment de concessions à la Syrie concernant le plateau du Golan, occupé depuis 1967, pour convaincre Damas de garantir la sécurité de la frontière israélo-libanaise en cas de retrait. M. Netanyahu a contre-attaqué en affirmant qu’il estimait lui aussi possible un retrait d’ici un an sans expliquer sur quoi il se fondait. Mais aucun de ces deux responsables ne prône un retrait inconditionnel, réclamé à gauche par un autre dirigeant du Parti travailliste M. Yossi Beilin, et à droite par le ministre des Affaires étrangères Ariel Sharon. M. Beilin est favorable à un retrait conforme à la résolution 425 du Conseil de sécurité, alors que M. Sharon prône un retrait «unilatéral», c’est-à-dire non coordonné avec l’armée libanaise.
Le commandement militaire israélien s’est engagé à son tour cette semaine dans le débat qui divise l’opinion publique au sujet d’un retrait militaire au Liban-Sud, à la suite d’une aggravation des pertes. «Il est temps de dire la vérité en face: nous n’avons plus rien à faire au Liban», a déclaré vendredi au quotidien Haaretz un officier supérieur, après la mort...