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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Sud - La question du retrait met à mal la campagne électorale de Netanyahu Arens évoque la possibilité de ne plus respecter les accords d'avril 1996

Confronté à une situation difficile au Liban-Sud, le ministre israélien de la Défense Moshé Arens a évoqué la possibilité pour l’armée israélienne de ne plus respecter les accords d’avril 1996, qui protègent les civils de part et d’autre, en soulignant que ces arrangements limitaient les moyens d’action d’Israël alors qu’ils donnent, selon lui, au Hezbollah «une importante immunité». M. Arens, qui s’exprimait dans une interview au Jerusalem Post, a souligné que les accords d’avril, interdisant aux belligérants au Liban-Sud de s’en prendre aux civils, «sont mauvais pour l’armée israélienne». «Ces arrangements ont créé une situation dans laquelle le Hezbollah se trouve libre de lancer des attaques contre Israël et l’Armée du Liban-Sud (ALS) dans la zone de sécurité alors que nous ne sommes pas libres d’attaquer ses bases», a ajouté M. Arens. «C’est une asymétrie qui, je crois, rend plus difficile (la situation) pour l’armée israélienne», a affirmé le ministre de la Défense. À la question de savoir si Israël se désengagerait des arrangements de 1996, le ministre a répondu : «C’est une possibilité parmi d’autres options que nous devrions envisager». Ces arrangements «lient les mains de l’armée et ne lui permettent pas d’utiliser toutes ses capacités, alors qu’ils donnent au Hezbollah une importante immunité», a-t-il ajouté. (Le chef du Hezbollah au Liban-Sud, cheikh Nabil Qaouq, avait réaffirmé mardi que sa formation «continuera à prendre pour cible les responsables et les officiers de l’ennemi sioniste en leur tendant des embuscades ou en les attaquant à l’explosif tant qu’ils seront présents sur notre territoire»). Pendant que M. Arens tenait ces propos, son collègue des Affaires étrangères Ariel Sharon mettait à mal la campagne électorale du Premier ministre Benjamin Netanyahu en appelant au report des élections prévues le 17 mai pour permettre notamment un retrait unilatéral du Liban-Sud. Mais sa proposition a été mal accueillie, aussi bien par ses alliés du parti de droite Likoud que par l’opposition travailliste, et M. Sharon a aussitôt fait marche arrière en affirmant avoir simplement voulu éloigner la question libanaise de la campagne électorale. Dans une interview au quotidien Yediot Aharonot, M. Sharon a estimé qu’Israël ne pouvait pas se permettre des pertes croissantes dans la zone du Liban-Sud occupée par Israël et bloquer le processus de paix avec les Palestiniens au cours des semaines précédant les élections générales du 17 mai. «Nous avons immédiatement besoin d’un gouvernement de crise dirigé par le Likoud et le Parti travailliste afin de parvenir à une décision sur une retrait unilatéral et à un accord de paix avec les Palestiniens», a ajouté M. Sharon. M. Netanyahu, apparemment pris de court par l’annonce de M. Sharon et pris dans une campagne électorale difficile, s’est d’abord refusé à tout commentaire avant de déclarer à la radio militaire que «la date des élections ne devrait pas être reculée». «Nous voulons quitter le Liban, mais nous ne voulons pas importer le Liban chez nous», a poursuivi le Premier ministre, invoquant le risque qu’Israël soit confronté à des attaques venant du Liban après un retrait inconditionnel de son sol. De même la proposition Sharon a été rejetée par M. Arens, autre poids lourd du Likoud. «Ce n’est ni une suggestion pratique ni techniquement faisable», a-t-il déclaré à la radio militaire. Une proposition « sérieuse » Dans un communiqué, le Parti travailliste a estimé que la proposition d’Ariel Sharon montrait qu’il était lui aussi arrivé à la conclusion que M. Netanyahu n’était plus capable de gouverneur le pays. «Nous avons une proposition sérieuse de retrait du Liban basée sur des négociations avec la Syrie. (La proposition d’Ariel Sharon) est une réponse désespérément faible à notre programme», a ajouté à la radio le responsable travailliste Shlomo Ben-Ami. Le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak, principal concurrent de M. Netanyahu aux élections de mai, s’est engagé à procéder à un retrait militaire du Liban-Sud d’ici à juin 2000. Mais les travaillistes sont eux aussi divisés sur cette question. Alors que le député Yossi Beilin, l’une des figures marquantes du parti, prône un retrait inconditionnel, M. Barak et la majorité des dirigeants subordonnent un tel retrait à un accord avec la Syrie, sans s’engager pour autant à un retrait de tout le Golan exigé par Damas. Pour le Parti du centre, dirigé par l’ancien ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, la proposition de M. Sharon n’est qu’une manœuvre électorale destinée à relancer la campagne de M. Netanyahu. «C’est la preuve que Netanyahu ne peut gouverner et qu’il a peur que Mordehaï remporte l’élection du Premier ministre», a assuré Mme Nehama Ronen, candidate du Parti du centre aux législatives. M. Sharon a rapidement fait marche arrière. «Je suis désolé que ma proposition ait été rejetée. Tout ce que je voulais, c’était isoler le Liban de la campagne électorale», a-t-il déclaré à la radio. Selon un proche de M. Sharon, «la situation au Liban-Sud est grave, et le blocage du processus de paix est dangereux. Les Arabes n’attendront pas que les Israéliens règlent leurs différends et forment un gouvernement». «Même après les élections du 17 mai, il faudra un certain temps avant la nomination d’un gouvernement, et ce vide politique est très dangereux», a indiqué à l’AFP ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Confronté à une situation difficile au Liban-Sud, le ministre israélien de la Défense Moshé Arens a évoqué la possibilité pour l’armée israélienne de ne plus respecter les accords d’avril 1996, qui protègent les civils de part et d’autre, en soulignant que ces arrangements limitaient les moyens d’action d’Israël alors qu’ils donnent, selon lui, au Hezbollah «une...