Le Liban s'en remet au comité de surveillance

Préoccupés par la montée de la tension au Liban-Sud et par les menaces israéliennes, les responsables libanais ont intensifié leurs contacts avec les pays concernés et ont donné leur accord pour une réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu, demain mercredi à Naqoura. Le chef de l’État, M. Émile Lahoud, a reçu un appel téléphonique de son homologue syrien, M. Hafez el-Assad, avec qui il a évoqué les développements au Liban-Sud. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a eu pour sa part une conversation téléphonique avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, et avec le secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, M. Martin Indyck. Les deux responsables ont fait part de leur soutien à l’action du comité de surveillance, soulignant le rôle de ce groupe pour faire baisser la tension. Selon le porte-parole de la présidence syrienne Gébrane Kourié, MM. Lahoud et Assad ont «échangé leur opinion sur les derniers développements dans la région et la situation au Liban-Sud à la lumière des attaques et menaces israéliennes». Le président Lahoud a fait état devant ses visiteurs, hier, de contacts entrepris par le Liban avec les États-Unis, la France et les autres grandes puissances, «pour faire baisser la tension» au Liban-Sud. M. Hoss, également ministre des Affaires étrangères, a multiplié ses concertations avec les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité qu’il a mis dans l’ambiance des développements politiques et militaires au Sud. Il a informé par téléphone le chef de la diplomatie française, M. Hubert Védrine, «des dernières menaces israéliennes», lui demandant d’agir «pour dissuader Israël de mettre ses menaces à exécution». Il s’est ensuite entretenu avec le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh. Lors de ses concertations, M. Hoss a souligné que «c’est Israël qui est l’agresseur et qui viole les arrangements d’avril». Il a indiqué que la Résistance «prend pour cible les militaires israéliens qui se déplacent à l’intérieur du territoire libanais, alors que l’État hébreu riposte en bombardant les régions habitées par les civils. Cela constitue une violation des dispositions de l’accord d’avril».