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Actualités - ANALYSE

Loi électorale - Plus question de conserver le texte de 1992 La bataille risque d'être chaude

Conformément au vieux principe qui conseille de geler les dossiers trop chauds, la commission ministérielle chargée d’élaborer une nouvelle loi électorale a sagement décidé de se tourner les pouces. Sous le prétexte, assez surprenant, qu’il faut d’abord attendre la promulgation du budget 1999. En réalité, si la commission a trouvé urgent de suspendre ses travaux après une seule réunion, c’est parce qu’une vive polémique commençait à poindre entre partisans de la petite et de la grande circonscription. Et comme le pouvoir tient à un code qui soit rassembleur, il préfère procéder d’abord à des contacts négociatoires avec les différentes forces politiques ou communautaires présentes sur la scène locale. Nombre de députés voient cependant d’un assez mauvais œil que le gouvernement prenne son temps. Et surtout le leur, car ces honorables parlementaires s’intéressent bien plus à la loi électorale qu’au budget de l’État. Leur sort politique, leur carrière sont en effet en jeu. Et ils aimeraient savoir le plus tôt possible sur quel pied danser, avec qui s’allier, de quels fonds il faut disposer, tout devant dépendre en définitive du découpage des circonscriptions. En tout cas, un point fait l’unanimité : il n’est plus question de garder la loi discriminatoire inventée en 1992 et légèrement amendée, pour la rendre encore plus mauvaise du reste, en 1996. Tout le monde est d’accord avec M. Hoss pour estimer qu’il ne doit plus y avoir comme avant deux poids deux mesures. Le Mont-Liban ne fera donc plus exception, comme lors des deux précédentes éditions, à la règle retenue pour les autres régions du pays. S’il doit y avoir grande circonscription ce serait dans tous les mohafazats. En cas de petite circonscription, ce serait dans tous les cazas. Brassage intercommunataire Le pouvoir pour sa part penche pour une formule combinée. On effectuerait d’abord une sélection au niveau du caza et ceux qui auraient remporté 25 % des voix exprimées pourraient participer au vrai tour électif qui se produirait au niveau du mohafazat. Selon les loyalistes, cela permettrait d’assurer à la fois une saine représentation de proximité, les futurs députés étant nécessairement bien connus de leur base, et un bon brassage intercommunautaire, puisqu’ils seraient élus dans le cadre du mohafazat. Mais diverses forces politiques regimbent à cette idée dans des sens d’ailleurs opposés. Les «miniaturistes» comme les joumblattistes parce que sélectionnés ou non en base du caza des politiciens élus dépendraient en définitive de têtes de listes n’appartenant généralement pas à leur propre communauté. Les «géantistes» parce que la sélection au niveau du caza signifierait que les majors ne pourraient plus parachuter des hommes à eux pris ailleurs que dans la région et se retrouveraient en manque d’effectifs à la Chambre. Un détail remarquable : les alliés de M. Hoss au sein de la Rencontre nationale ne sont pas les derniers à réclamer que l’on aille vite en besogne. Ils affirment en effet, et en chœur, qu’il faut que la nouvelle loi électorale soit prête au moins un an avant les prochaines législatives. Qui interviennent dans moins d’un an et demi, si l’on s’en tient aux délais officiels. Et dans un an et deux mois si on les anticipe un peu, pour éviter qu’elles n’aient lieu pendant la saison touristique d’été. Les partenaires politiques du chef du gouvernement au sein de la RN font valoir que les électeurs autant que les candidats ont le droit d’avoir le temps d’y voir clair et de se préparer pour les élections. Surtout que le modèle précédent va sans doute être modifié en profondeur, qu’on aurait affaire à un nouveau découpage des circonscriptions. Toujours est-il que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr confirme que le gouvernement pour sa part n’a pas encore fait ses choix de configuration, qu’il s’en remettra aux conclusions de la commission ministérielle ad hoc. Qui à son tour prendra soin de consulter la société civile dans toutes ses composantes. M. Murr estime que le dossier ne sera pas prêt avant le prochain automne, car le pouvoir ne veut pas bâcler la question.
Conformément au vieux principe qui conseille de geler les dossiers trop chauds, la commission ministérielle chargée d’élaborer une nouvelle loi électorale a sagement décidé de se tourner les pouces. Sous le prétexte, assez surprenant, qu’il faut d’abord attendre la promulgation du budget 1999. En réalité, si la commission a trouvé urgent de suspendre ses travaux après une seule...