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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Presse - Vive protestation des syndicats Un journaliste banni du bureau de Murr

Le vice-Premier ministre, Michel Murr, s’est une fois de plus mis à dos la presse en s’en prenant à notre confrère du Nahar, Samir Mansour. Et pourtant, celui-ci n’avait fait que retranscrire des propos que M. Murr avait tenus, concernant un scandale financier dont l’ancien ministre des Finances, Fouad Siniora, se serait rendu coupable. Reprochant à notre confrère de «lui avoir créé un problème avec le ministre Siniora», le ministre de l’Intérieur a ainsi fait comprendre à M. Mansour qu’il était devenu «indésirable» dans son bureau. Fustigeant l’attitude de M. Murr, les présidents des syndicats de la presse et des rédacteurs, respectivement MM. Mohammed Baalbaki et Melhem Karam, ont publié hier un communiqué conjoint dont voici la teneur : «Une fois de plus, le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, M. Michel Murr, nous donne des preuves de son “courage” dans sa manière de traiter avec la presse», affirment-ils. Et de poursuivre : «Après les propos blessants adressés à l’un de nos grands confrères, M. Issa Goraieb, - propos que nous avions dénoncés à l’époque – M. Murr a commis une faute flagrante à l’égard d’un autre confrère, M. Samir Mansour». Le communiqué relate les circonstances qui ont valu au journaliste du Nahar d’être banni du bureau de M. Murr : «Lors d’une rencontre publique au bureau du ministre de l’Intérieur, à laquelle étaient présents M. Mansour, la semaine dernière, ainsi que plus d’une vingtaine de députés et de journalistes, le ministre a tenu des propos d’une extrême gravité. M. Mansour les a reproduits dans un article publié dans le quotidien An Nahar». Le communiqué précise : «Hier (jeudi), alors que M. Mansour entrait au bureau du ministre de l’Intérieur en présence de plus d’une dizaine de députés et de certains journalistes, le ministre lui a dit : “Vos propos m’ont nui personnellement ainsi qu’aux députés et à vous-même, sans compter que vous m’avez créé un problème avec le ministre Siniora.” (…) Veuillez donc disposer», a déclaré M. Murr sans pour autant nier les propos que lui a attribués le journaliste dans son article. Le ministre lui reproche seulement de ne pas s’être contenté de reproduire le communiqué officiel publié à l’issue de la rencontre susmentionnée. MM. Baalbaki et Karam concluent leur communiqué en affirmant que «les deux syndicats examinent la possibilité de boycotter les rencontres et les informations en rapport avec ce genre d’hommes politiques qui agissent de manière impulsive au lieu de faire preuve de souplesse et de responsabilité. (…) L’homme politique doit être responsable de ses propos et ne doit donc pas les agencer à sa guise». Les causes du « renvoi » L’agence al-Markazia indique que notre confrère Samir Mansour a été banni jeudi du bureau de M. Murr parce que celui-ci avait révélé la semaine dernière devant les députés et les journalistes que le Trésor avait versé, sur ordre de l’ancien ministre Fouad Siniora, la somme de 51 millions de dollars à des sociétés italiennes en contrepartie d’un incinérateur d’ordures que le Liban n’a jamais reçu. M. Mansour ayant fidèlement reproduit les propos du vice-Premier ministre dans le Nahar, M. Siniora s’est empressé d’y répondre en affirmant que c’était M. Murr lui-même qui avait présenté, il y a un an, un projet de décret visant à régler aux sociétés italiennes la somme susmentionnée en contrepartie de l’incinérateur commandé en 1987 par la fédération des municipalités du Metn-Nord. Mais à l’époque, celui-ci n’avait pas pu être livré au Liban en raison des combats qui y faisaient rage. Le ministre Siniora s’était opposé en Conseil des ministres au versement des 51 millions de dollars, affirmant qu’il était insensé de payer une telle somme pour une marchandise que le Liban n’avait pas reçue. Il a de même conseillé à M. Murr de renégocier l’achat de l’incinérateur à la baisse. Le ministre de l’Intérieur a répondu que l’Italie gèlerait les prêts octroyés au Liban si les 51 millions de dollars n’étaient pas versés aux sociétés concernées. N’ayant pu convaincre M. Siniora, le ministre de l’Intérieur a décidé alors d’obtenir le paiement de la somme en question à travers une proposition de loi qu’il a signée avec un certain nombre de députés soucieux de s’acquitter de la dette libanaise envers les sociétés italiennes. L’Assemblée nationale a vite approuvé la proposition malgré l’opposition catégorique de M. Siniora, et les 51 millions de dollars ont été finalement versés aux parties concernées quoiqu’une nouvelle négociation eût pu aboutir à une baisse de 20% du prix de l’incinérateur. Telles sont, selon la Markazia, les raisons pour lesquelles notre confrère du Nahar est désormais considéré persona non grata par le ministre Murr.
Le vice-Premier ministre, Michel Murr, s’est une fois de plus mis à dos la presse en s’en prenant à notre confrère du Nahar, Samir Mansour. Et pourtant, celui-ci n’avait fait que retranscrire des propos que M. Murr avait tenus, concernant un scandale financier dont l’ancien ministre des Finances, Fouad Siniora, se serait rendu coupable. Reprochant à notre confrère de «lui avoir...