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Actualités - ANALYSE

Liban-Sud - Une situation indissociable des élections israéliennes Efforts américains sérieux pour prévenir l'explosion

Plus on se rapproche du 17 mai, plus la tension politique croissante en Israël fait craindre aux autorités libanaises un coup de force de Netanyahu au Sud comme dans la Békaa, ou même ailleurs, à des fins électorales. Ces appréhensions sont toutefois atténuées par les sérieux efforts que déploie la diplomatie US pour calmer le jeu. Les Américains voient en effet dans les élections israéliennes du printemps une occasion de remettre solidement sur les rails l’ensemble de leur processus de paix, pratiquement bloqué depuis l’arrivée de Netanyahu au pouvoir. Aussi ne veulent-ils pas que ce dernier, ou encore le Hezbollah, provoque un dérapage d’envergure. Car la situation deviendrait alors incontrôlable. Et pourrait déboucher sur des hostilités élargies qui balaieraient tout ce qui a été accompli depuis Madrid. Dès lors, les Américains recommandent aux Libanais de ne pas faire de vagues, de ne pas jeter de l’huile sur le feu, de ne pas trop monter en épingle l’affaire d’Arnoun. En promettant de s’en occuper eux-mêmes, discrètement, efficacement. Comme les autorités locales l’ont indiqué publiquement, Washington leur a fortement déconseillé de porter plainte devant le Conseil de sécurité contre Israël. En leur faisant entendre qu’une telle démarche aurait pour seul résultat de rendre impossible la récupération de la localité. Empêcher l’embrasement Les Américains ajoutent que Beyrouth serait d’autant plus avisé de se tenir coi, qu’ils ont fort à faire actuellement pour empêcher les Israéliens de riposter très durement, sur une large échelle, à la mort de trois officiers paras tués par une unité spéciale du Hezbollah. Et de rappeler à ce propos que les faucons israéliens réclament des représailles très poussées, le ministre de la Sécurité Avigdor Bengal parlant de plonger Beyrouth dans l’obscurité et appelant à la destruction de l’infrastructure libanaise (routes, ponts, eaux, électricité, téléphone, ports, aéroports). Washington multiplie donc avec toutes les parties concernées les contacts, directs et indirects, pour garder la situation au Sud sous contrôle et empêcher l’embrasement. «Tâche rendue effectivement difficile, note un diplomate, par les récents développements sur le terrain, par la mort des trois officiers israéliens comme par l’annexion d’Arnoun. On ne doit pas oublier en effet les élections israéliennes, qui peuvent être déterminantes pour l’évolution de la situation au Sud. On dit couramment que Netanyahu, s’il était en perte de vitesse électoralement, serait tenté par un coup de poker militaire au Liban pour refaire le terrain perdu. C’est peu plausible a priori, car le Likoud se trouve là devant une ligne rouge tracée aussi bien par les autres partis israéliens que par les Américains. Il lui est en principe interdit de mélanger le terrain militaire aux élections. Par contre, quand l’initiative de l’escalade vient du Hezbollah, personne en Israël ne conteste que le gouvernement en place doit riposter durement. Et personne ne dénie à Netanyahu le droit de ne pas perdre électoralement des points en se montrant trop mou». Conclusion, selon ce diplomate, «Arnoun sera très difficile à récupérer, car son annexion, le siège qu’elle subit constituent aux yeux des Israéliens la riposte minimale à l’escalade déclenchée par le Hezbollah. De plus, si la résistance devait multiplier encore les actions d’éclat, il est certain que le champ des représailles israéliennes s’étendrait jusqu’à friser le point de rupture totale, sans que les Américains ou les autres partis israéliens puissent trouver à y redire. Washington le sait et c’est pourquoi il va dépêcher sous peu Martin Indyke dans la région. Le sous-secrétaire d’État aux affaires du Moyen-Orient, qui connaît bien les règles du jeu, va aborder le problème de la tension au Sud-Liban en tentant de préparer une prochaine reprise des pourparlers syro-israéliens. Washington reste en effet persuadé que la Syrie est en mesure de contraindre le Hezbollah à la retenue. Tandis que lui-même se chargerait d’Israël».
Plus on se rapproche du 17 mai, plus la tension politique croissante en Israël fait craindre aux autorités libanaises un coup de force de Netanyahu au Sud comme dans la Békaa, ou même ailleurs, à des fins électorales. Ces appréhensions sont toutefois atténuées par les sérieux efforts que déploie la diplomatie US pour calmer le jeu. Les Américains voient en effet dans les élections...