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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Hezbollah informé à l'avance de l'arrivée du commando

Le chef du commando du Hezbollah qui a tué trois officiers israéliens dans la nuit de lundi, a affirmé hier qu’il avait été informé une heure à l’avance qu’une patrouille israélienne allait arriver dans son secteur. «Vers 23h30, mon commandement m’a fait savoir qu’une force ennemie se dirigeait vers Birkit Jabbour et m’a ordonné de n’ouvrir le feu qu’après avoir obtenu son accord», raconte aux journalistes Karbala, un jeune barbu, âgé de 20 à 30 ans. La rencontre a lieu dans une base souterraine du Hezbollah, à une dizaine de km à l’est des lieux de l’affrontement qui a également fait cinq blessés côté israélien. «Effectivement, une heure après, nous avons vu à la lunette infrarouge une patrouille d’une quinzaine de militaires israéliens avancer à pied. On a contacté notre commandement qui nous a donné l’ordre d’attaquer», poursuit Karbala devant les journalistes admis pour la première fois dans cette base située dans le sud de la plaine de la Békaa. Flanqué de cinq membres du commando, dont l’importance exacte n’a pas été divulguée, Karbala raconte que la riposte israélienne a été totalement «désordonnée». «Ils tiraient dans tous les sens, sans tactique réfléchie», explique-t-il. «Les combats rapprochés, au fusil-mitrailleur, à la grenade et à la roquette antichar de type RPG, ont duré une demi-heure. Nous avons réussi à contrôler le secteur durant quelque temps et à nous retirer avant l’arrivée des hélicoptères israéliens, qui ont ratissé à la mitrailleuse lourde le secteur soumis à un déluge de feu par l’artillerie de campagne depuis l’intérieur de la zone occupée», continue-t-il. Le visage barbouillé de peinture de camouflage comme ses camarades, Karbala exhibe fièrement les prises de guerre du commando de la Résistance islamique : un talkie-walkie, une vareuse militaire ensanglantée trouée par deux balles et un fusil-mitrailleur de type M-18, équipé d’une lunette de visée nocturne, d’un viseur normal et avec deux chargeurs complets. «C’était le fusil du chef de la patrouille israélienne. Il n’a pas tiré une seule balle», précise-t-il. Le commandant Eytan Balahsan (30 ans), tué dans l’attaque, était chef des commandos parachutistes israéliens, al-Sayeret Tzanhanim. Selon le Hezbollah, l’armée israélienne, qui a reconnu avoir eu des difficultés à évacuer ses morts et blessés, a eu au total une quinzaine de victimes, notamment lors du bombardement au mortier des renforts acheminés par hélicoptères. À cinq mètres sous terre, une atmosphère de fête régnait dans la base pavoisée de drapeaux libanais et de bannières du Hezbollah. Pour y accéder, les journalistes ont été embarqués à Machghara dans un bus aux vitres opaques pour un trajet de quelques minutes sur une route pierreuse. La base, un espace au plafond en béton armé d’environ 40 mètres sur 12, est équipée de tout le confort : électricité et air conditionné dans les chambres alignées le long d’un couloir tortueux, cuisine et WC. Ce n’est pas la première fois qu’un commando israélien est victime d’une fuite. En septembre 1997, lors d’une opération à Ansariyé au sud de Saïda, Israël avait perdu 12 hommes, déclenchant un vaste mouvement en Israël en faveur d’un retrait du Liban. Une commission militaire israélienne a finalement admis jeudi dernier que ce fiasco était dû au fait que le Hezbollah avait été prévenu à l’avance et avait eu le temps de préparer son embuscade.
Le chef du commando du Hezbollah qui a tué trois officiers israéliens dans la nuit de lundi, a affirmé hier qu’il avait été informé une heure à l’avance qu’une patrouille israélienne allait arriver dans son secteur. «Vers 23h30, mon commandement m’a fait savoir qu’une force ennemie se dirigeait vers Birkit Jabbour et m’a ordonné de n’ouvrir le feu qu’après...