Justice Scandale financier à la Cité sportive Camille Chamoun

Un véritable scandale financier a pu être dévoilé dans le sillage de l’enquête menée par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Nasri Lahoud, au sujet des actes de violence et de vandalisme qui avaient été perpétrés, le 6 février 1999, par les partisans d’un club sportif à la suite d’un match de football organisé à la Cité sportive Camille Chamoun. Dix-sept personnes avaient été appréhendées à la suite des ces incidents. Lors des interrogatoires menés dans cette affaire, rapporte notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire a découvert qu’une société britannique, ayant pour raison sociale Kvaerner, avait remporté une adjudication lancée par le Conseil du développement et de la reconstruction pour doter la Cité Camille Chamoun de 75 000 sièges en plastique, à raison de 33,92 dollars le siège. La société britannique a ainsi encaissé une somme de près de 2 millions de dollars. Elle a toutefois sous-traité l’installation des sièges à un homme d’affaires libanais, Antoine Dfouni, époux de la chanteuse Magida el-Roumi. Cette sous-traitance s’est faite à un prix de 18,7 dollars le siège. Le directeur des ventes d’une société locale qui fabrique (au Liban) le même type de sièges en plastique, Ismaïl Houmani, devait préciser, dans le cadre de l’enquête menée par le juge Lahoud, que sa société pouvait fournir les sièges en question à 6 dollars la pièce. M. Houmani a affirmé en outre que ces sièges fabriqués en Espagne coûteraient à la livraison à Beyrouth 10 dollars la pièce.