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Actualités - ANALYSE

Vie politique - On ne parle plus de scrutin anticipé Encore un blocage : la loi électorale

Après la réforme administrative et la refonte du code de l’audiovisuel, c’est le projet de nouvelle loi électorale qui se retrouve sur l’étagère. L’État gère ainsi plus de dossiers bloqués que de plans actifs. Et cela explique en grande partie cette question des députés à propos des ministres actuels : qu’est-ce qu’ils restent faire ? Ainsi, la commission formée spécialement pour mettre au point une nouvelle loi électorale se croise les bras et ne se réunit plus. Du coup, on ne parle plus d’élections anticipées – de deux ou trois petits mois – pour préserver la saison touristique d’été, à l’échéance de l’an prochain. Cette désactivation du dossier, pour capital qu’il soit, est imputable à la vieille habitude de classer des affaires prêtant à litige, de ne pas se casser la tête à en débattre. Et d’attendre tranquillement le dernier moment pour adopter une quelconque solution improvisée, au risque de lourdes conséquences. «En effet, indique une source fiable, la discussion sur la loi électorale une fois entamée on s’est aperçu que les positions des différentes parties concernées étaient trop divergentes. Et comme il y a d’autres priorités, comme le budget, les autorités ont préféré laisser tomber, bien que du bout des lèvres le chef du gouvernement invite la commission ad hoc à reprendre ses travaux. Les officiels pensent qu’on a largement le temps, puisqu’il reste un an et demi d’ici le scrutin. Ils oublient deux choses : 1) – On ne s’y prend jamais trop tôt pour entreprendre quelque chose de nécessaire car les jours courent plus vite qu’on ne le pense a priori. La fameuse fable du lièvre et de la tortue nous enseigne que «rien ne sert de courir, il faut partir à point». 2) – Ensuite, un an et demi ce n’est pas beaucoup quand il faut engager un dialogue général avec toutes les parties libanaises, le code électoral devant nécessairement être le produit d’un consensus national». Un hochet pour l’opinion publique Cette personnalité relève ensuite, avec regret, que «les responsables sont non seulement hésitants, mais divisés. Face à ceux qui veulent temporiser, il en est qui préconisent fortement qu’on mette tout de suite en chantier ce débat sur la loi électorale. Mais pour une raison tout à fait tactique qui ne serait pas à l’honneur du Cabinet : opérer une diversion, lancer en pâture à l’opinion un sujet de discussion assez vague, l’occuper avec ce hochet, pour faire oublier la réforme administrative qui passe à la trappe. Et pour atténuer l’impact négatif que devrait avoir le prochain débat sur le budget 99, dont le déficit s’annonce comme très lourd. Mais les attentistes font remarquer que le remède serait pire que le mal. Car les tiraillements sur le découpage des circonscriptions peuvent provoquer des remous si forts qu’ils pourraient bien faire chavirer ce fragile esquif qui a pour nom Cabinet. Un argument dont les «activistes» du gouvernement se saisissent pour le retourner : à les en croire, le pouvoir pourrait justement jouer de ces tiraillements pour diviser ses adversaires, les affaiblir et améliorer ses positions. Du moment qu’après tout la carte de la loi électorale est entre ses propres mains, que c’est lui qui va décider quel découpage entreprendre, donc choisir à son gré les parties qu’il veut favoriser et celles qu’il cherche à couler. Comme on voit, rien que des considérations tactiques qui ne servent pas la crédibilité des gens en place mais montrent qu’ils sont aussi férus de politique politicienne que n’importe qui, alors qu’ils jouent aux hommes d’État». Cet observateur a la dent un peu dure. Mais il est vrai que les mobiles prêtés aux responsables ne brillent pas par leur objectivité ou par leur recherche d’un intérêt national bien compris. Toujours est-il que sur le plan simplement pratique, du délai d’un an et demi qui court encore, le pouvoir doit obligatoirement soustraire au moins six mois. Parce que la loi électorale doit prendre effet assez tôt pour que les candidats sachent sur quelle base ils vont pouvoir se mettre en campagne, et que les électeurs de leur côté se préparent pour faire leurs choix. Et s’il est vrai, comme on le répète de tous côtés, qu’on va attendre jusqu’à ce que la situation régionale se décante à la lumière des élections israéliennes de juin, cela signifierait qu’on ne commencerait à discuter de la loi électorale qu’à la rentrée politique de l’automne prochain. L’État se retrouverait alors très pressé par le temps. D’où le risque d’un code tout aussi bâclé que celui de 92 et celui de 96, qui ont donné les brillants résultats qu’on peut aujourd’hui toucher du doigt.
Après la réforme administrative et la refonte du code de l’audiovisuel, c’est le projet de nouvelle loi électorale qui se retrouve sur l’étagère. L’État gère ainsi plus de dossiers bloqués que de plans actifs. Et cela explique en grande partie cette question des députés à propos des ministres actuels : qu’est-ce qu’ils restent faire ? Ainsi, la commission formée...