Hariri : donner toutes ses chances au Cabinet

Dans une interview donnée il y a dix jours à la chaîne de télévision séoudienne Orbit, que la Future TV s’apprête à rediffuser aujourd’hui, l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri a affirmé qu’il ne souhaitait pas un changement de gouvernement dans un avenir proche et souligné qu’il faudrait donner «toutes ses chances» au Cabinet Hoss. M. Hariri, qui avait donné cette interview lors de sa visite en Égypte, et donc avant le communiqué de M. Hoss, s’est longuement employé à réfuter l’idée qu’il serait pressé de revenir au pouvoir. «Je ne vois pas un tel retour se faire dans un avenir proche et d’ailleurs je ne le souhaite pas. Il s’agit d’une question fondamentale, qui a trait à la stature de la présidence du Conseil. Or, j’estime que les changements trop rapides de gouvernement nuisent à cette stature et à la stabilité du pays. C’est pourquoi il faut donner toutes ses chances au gouvernement (actuel)». Au journaliste d’Orbit qui se montrait quelque peu incrédule face à Hariri a répondu qu’il était «parfaitement convaincu» de ce qu’il avançait et donné l’exemple de l’Italie, où, traditionnellement, les gouvernements sont de courte durée. Selon lui, l’ancien gouvernement de Romano Prodi, «le plus long en durée depuis la Seconde Guerre mondiale, a pu réaliser tant de choses» grâce à cette longévité. Soulignant qu’il demeurait toujours en contact avec M. Hoss, M. Hariri a affirmé qu’il avait eu l’intention de voter la confiance au gouvernement actuel, mais qu’il avait été contraint de changer d’avis après avoir eu connaissance des attaques contre son Cabinet contenues dans la déclaration ministérielle. Il s’est déclaré «fier d’avoir pu réaliser une partie essentielle» de son programme lorsqu’il était Premier ministre. «Cependant, les Libanais disposent aujourd’hui d’une occasion nouvelle. Il faudrait qu’ils prennent tout le temps que nécessitera cette nouvelle expérience. Sincèrement, j’en suis convaincu», a-t-il conclu.