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Actualités - REPORTAGES

Opéra "Madame Butterfly" au Casino : l'ode d'Odessa à Puccini (photos)

«Madame Butterfly» au Casino du Liban. Cent dix artistes venus tout droit d’Odessa ont offert au public libanais ce célèbre opéra de Puccini. Une mise en scène des plus classiques et une performance honorable pour un des chefs-d’œuvre de l’art lyrique. Sur scène, un pavillon japonais à droite, un pont en bambou à gauche et le Fuji Yama en toile de fond, pour la couleur locale. Car nous sommes à Nagasaki, au cœur du Japon traditionnel. Les premières notes qui montent de la fosse d’orchestre s’égrènent, fraîches comme des fleurs de cerisiers… Pendant que Goro, l’entremetteur, fait visiter au lieutenant Pinkerton la maison, et lui présente les trois domestiques qui seront à son service, arrive le consul Sharpless. Pendant qu’on attend la fiancée, Cho-Cho-San, le consul boit aux amours du lieutenant. Qui ne tarit pas d’éloges sur sa dulcinée. «Elle ressemble à une figurine de paravent. Mais lorsqu’elle se détache avec un mouvement soudain, de son fond de laque brillante, comme un petit papillon, elle voltige et se pose avec une grâce silencieuse et si exquise que j’éprouve un furieux désir de l’attraper. Même si je devais pour ce faire, lui briser les ailes». Cho-Cho-San entre entourée d’une douzaine d’amies, ombrelles tournoyantes. Elles envahissent la scène : robes en soie et en satin, ceinturées du traditionnel obi ; tongs aux pieds. La musique se fait aérienne, légère et insouciante. La «Butterfly» se convertit au catholicisme pour épouser Pinkerton. En pleine noce apparaît le bonze. La musique s’emballe comme un cœur affolé. Avant de prendre des intonations de tonnerre, faisant écho à la fureur du religieux qui accuse Cho-Cho-San d’avoir renié le culte des ancêtres. Le lieutenant tente de rassurer sa bien-aimée : paroles tendres et musique douce pour clore le premier acte. Gravité Dans le deuxième acte, la musique de Puccini se fait plus grave. Et pour cause : Pinkerton a quitté le Japon depuis trois ans. Et Cho-Cho-San, qui vit dans la misère, se languit de lui. Elle ne désespère pas de le voir revenir par amour pour elle. Fidèle jusqu’au bout, elle n’hésite pas à houspiller Suzuki, sa servante, qui tente de la ramener à la raison et lui conseille d’accepter la demande en mariage du prince Yamadori. Puis, «Madame Butterfly» se met à rêver au retour de son prince charmant. La musique de Puccini qui accompagne cette douce rêverie porte en elle toute la tension, l’exaltation de l’attente. Le troisième acte s’ouvre sur une musique allégée, à l’image de l’humeur de la «Butterfly». Le bateau qui accoste et dont elle entend la sirène, ramène Pinkerton. Elle le sait, elle le sent. Une musique aux intonations triomphantes vient exalter ce sentiment de victoire. Mais le destin veille, et la malédiction ne saurait avoir été lancée en vain… C’est d’ailleurs la musique de Puccini qui le rappelle. Les notes se font rampantes, sourdes. Comme une vague qui vient de loin, la vérité déferle dans le cœur de Cho-Cho-San. Pinkerton est maintenant mariée à une Américaine. Ultime déchirure ; dernier roulement de tambour… «Celui qui ne peut vivre dans l’honneur, meurt avec honneur». Cho-Cho-San se fait hara-kiri. La musique de Puccini explore avec force et conviction toute la palette des sentiments amoureux. Et on apprécie, malgré une interprétation, par moments faible, des solistes d’Odessa.
«Madame Butterfly» au Casino du Liban. Cent dix artistes venus tout droit d’Odessa ont offert au public libanais ce célèbre opéra de Puccini. Une mise en scène des plus classiques et une performance honorable pour un des chefs-d’œuvre de l’art lyrique. Sur scène, un pavillon japonais à droite, un pont en bambou à gauche et le Fuji Yama en toile de fond, pour la couleur locale....