Raymond Eddé proteste contre les bureaux de vote au Liban

Le Amid du Bloc national (BN), M. Raymond Eddé, a énergiquement protesté contre l’installation de bureaux de vote syriens au Liban pour le renouvellement du mandat du président Hafez el-Assad. M. Eddé y voit «une atteinte à l’indépendance et à l’intégrité du territoire libanais». Voici le texte intégral de la déclaration de M. Eddé : «C’est avec stupéfaction que j’apprends que la télévision et la presse libanaises ont publié la liste des bureaux de vote syriens installés à Beyrouth, au Mont-Liban, au Liban-Sud, au Liban-Nord et dans la Békaa, pour le renouvellement du mandat du président syrien Hafez el-Assad. «J’ai eu l’impression que la République libanaise s’était soudainement transformée en un mohafazat syrien. «Certes, les Français votent au Liban, mais dans leur ambassade. J’ai toujours souhaité que la Syrie ait une ambassade au Liban comme elle en a une dans les autres États arabes. «Mais la Syrie a toujours refusé de nous donner cette preuve d’indépendance à son égard, car elle fera, un jour, proclamer la fameuse “unité syrienne” qui engloberait le Liban. «Je considère que ce qui se passe aujourd’hui, avec l’ouverture des bureaux de vote syriens au Liban, constitue un premier pas vers cette unité syrienne. «Je ne sais quelle a été ou quelle sera la réaction du président de la République Émile Lahoud, qui lors de son élection a prêté le serment suivant : ‘‘Je jure au nom de Dieu, le tout-puissant, de respecter la Constitution de la nation libanaise et de ses lois et de sauvegarder l’indépendance de la patrie libanaise et de l’intégrité de son territoire”. «Il est incontestable que le comportement de l’autorité syrienne constitue une atteinte à l’indépendance et à l’intégrité du territoire libanais. «J’attends la décision que prendra le président Émile Lahoud. «Quant à moi, je ne peux admettre cette double violation de notre indépendance et de notre territoire national. «Au nom du Bloc national libanais et en mon nom personnel, je proteste. «L’Histoire jugera».