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Actualités - INTERVIEWS

L'Etat va renégocier les contrats du cellulaire

Le Premier ministre Sélim Hoss a tenu hier à rassurer les investisseurs étrangers qui opèrent déjà au Liban ou songent à s’y implanter, en assurant que les engagements du gouvernement seront tenus. «Le gouvernement respectera tous les engagements et contrats signés et en cours d’exécution», a-t-il affirmé dans une interview à l’AFP. M. Hoss estime «totalement injustifié» un certain sentiment d’incertitude quant aux options économiques de son Cabinet. «Il n’y a aucune improvisation. Nous avons une politique très claire que nous avons exposée au Parlement en ce qui concerne les investisseurs étrangers et les entreprises privées», a-t-il affirmé. «Le régime économique libéral, le secret bancaire, les impôts relativement bas, la liberté de change et de circulation des capitaux, la présence de compétences humaines permettent à Beyrouth d’être un centre régional d’investissement», plaidait-il il y a quelques jours en ouvrant le Forum sur l’investissement industriel. «L’impôt sur les sociétés est de 10 % maximum, et nous n’avons pas l’intention d’y toucher», a confirmé hier M. Hoss. Interrogations Comme l’en pressent la Banque mondiale et l’Union européenne, le chef du gouvernement réaffirme son intention de «simplifier tous les règlements et formalités auxquels les investisseurs étrangers doivent actuellement se conformer». Il reste que la volonté affichée de remettre à plat ou de renégocier des contrats signés par les gouvernements précédents a suscité certaines interrogations. C’est notamment le cas de ceux signés en 1994 avec les compagnies de téléphonie cellulaires Cellis et Libancell. Cellis est une filiale de France Telecom tandis que Libancell coopère techniquement avec Finland Telecom. «Nous honorons nos contrats avec ces deux compagnies. Nous avons simplement dit que nous allions renégocier avec elles, sans rien imposer, afin d’améliorer la part des revenus de l’État. Négocier n’est pas violer», répond M. Hoss. Le gouvernement, a-t-il rappelé, a contractuellement «la possibilité de créer une troisième compagnie cellulaire ou d’accorder une autre licence passé un certain délai». D’une façon plus générale, concernant les privatisations, M. Hoss a confirmé la vocation libérale du Liban mais dans le même temps prône une clarté totale et une plus grande rationalisation. «Il y a eu certains mesures de privatisation sous les précédents gouvernements, notamment la concession des services postaux pour 12 ans à une entreprise canadienne, la reconstruction du centre-ville de Beyrouth à la société Solidere. Mais cette politique nécessite encore un cadre légal. Nous voulons être tout à fait transparents en la matière», a-t-il plaidé. Au siège de Libanpost, des responsables canadiens de la compagnie ne cachent pas que certains points du contrat, notamment juridiques, sont actuellement en révision mais ne disent pas croire à une révision en profondeur des accords signés l’été dernier. Les secteurs et services publics généralement considérés comme privatisables sont notamment le téléphone fixe, l’électricité, l’eau, les raffineries de pétrole et la compagnie aérienne Middle East Airlines; Sur ce dernier dossier, M. Hoss a affirmé qu’«aucune décision n’a encore été prise». Les libertés publiques Par ailleurs, le chef du gouvernement a réaffirmé son attachement aux libertés publiques. «Les libertés publiques sont sacrées et il ne saurait être question d’y toucher», a affirmé le président Hoss dans des propos qu’il a tenus à l’occasion d’un dîner offert mercredi soir en son honneur par M. Amal Abou Zeid en son domicile de Hazmieh. Évoquant les prochaines élections législatives, le Premier ministre a affirmé que «la nouvelle loi électorale doit naître d’un débat auquel participeraient toutes les parties concernées». M. Hoss a souligné que «le gouvernement est ouvert à toutes les propositions dans ce domaine». Abordant en outre le dossier économique, M. Hoss a affirmé que «le gouvernement entend respecter les engagements des précédents Cabinets, en matière de contrats car il est convaincu que le pouvoir est synonyme de continuité. Il n’en reste pas moins que nous réétudions actuellement les priorités dans le cadre de la préparation du budget 99 et que nous avons placé la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration de la perception en tête de nos priorités». Avec l’ambassadeur d’Allemagne Le président Hoss a reçu l’ambassadeur d’Allemagne, M. Peter Wittig, qui lui a confirmé l’arrivée vendredi prochain à Beyrouth du ministre allemand des Affaires étrangères. M. Wittig a précisé que la visite à Beyrouth du chef de la diplomatie de Bonn s’inscrit dans le cadre d’une tournée qu’il doit entreprendre au Moyen-Orient et qui le mènera d’abord en Israël et à Gaza puis à Damas, à Amman et au Caire. Il a qualifié cette visite d’«importante» et a rappelé que l’Allemagne assume depuis le début de l’année en cours la présidence de l’Union européenne. Le chef du gouvernement devait également conférer successivement avec une délégation du syndicat des topographes, une délégation de l’association des coopératives de Beyrouth, le président du Centre de la recherche et du développement pédagogiques, M. Nemr Freiha, et le président des tribunaux jaafarites, M. Hassan Aouad.
Le Premier ministre Sélim Hoss a tenu hier à rassurer les investisseurs étrangers qui opèrent déjà au Liban ou songent à s’y implanter, en assurant que les engagements du gouvernement seront tenus. «Le gouvernement respectera tous les engagements et contrats signés et en cours d’exécution», a-t-il affirmé dans une interview à l’AFP. M. Hoss estime «totalement...